Escrime : Thibus va plaider sa cause ce lundi

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Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 12 mai 2024 à 16h20

Alors que son contrôle positif à l'ostarine a été annoncé au mois de février dernier, Ysaora Thibus aura l'occasion de s'expliquer dès ce lundi devant la Fédération Internationale d'escrime, mettant en avant la thèse d'une contamination. Une partie de son avenir olympique se jouera lors de cette audition.

Ysaora Thibus participera-t-elle à Paris 2024 ? Figure de proue de l'équipe de France de fleuret, la native des Abymes est dans le flou depuis le 8 février dernier. C'est à cette date qu'elle a appris avoir fait l'objet d'un contrôle antidopage positif à l'ostarine le 14 janvier, étant alors suspendue à titre conservatoire dans l'attente d'un jugement. Après de longues semaines à préparer sa défense, la vice-championne olympique par équipes à Tokyo va se présenter ce lundi devant le tribunal disciplinaire de la Fédération Internationale d'escrime (FIE) avec l'objectif de laver son honneur. A cette fin, Ysaora Thibus s'est donné tous les moyens de prouver que les traces de ce produit interdit depuis 2008 car conçu en laboratoire pour avoir les mêmes effets que la testostérone sont issus directement d'une « contamination par fluide corporel ». Plus précisément, la Tricolore avance que cela provient de son compagnon, l'ancien escrimeur américain Race Imboden, qui a consommé des compléments alimentaires contenant de l'ostarine.

Thibus a su s'entourer

Afin de donner plus de poids à son dossier, Ysaora Thibus s'est adressée au professeur Jean-Claude Alvarez, directeur du laboratoire de toxicologie du CHU de Garches, qui a notamment conseillé Simona Halep dans le cadre de la procédure en appel lui ayant permis de réduire sa suspension après un contrôle positif au roxadustat de quatre ans à seulement neuf mois. A cette fin, l'escrimeuse et son compagnon se sont prêtés à de nombreux tests, notamment la reproduction exacte de la journée durant laquelle le contrôle ayant donné un résultat positif a été effectué, dans le but de prouver que la thèse de la contamination était plausible. Les conclusions des analyses d'échantillons de cheveux et d'ongles ont été publiée dans la revue scientifique Clinica Chimica Acta en avril dernier. Le professeur Alvarez y indique que les cheveux d'Ysaora Thibus « présentaient des concentrations entre 22 et 26 fois plus faibles, selon les segments, que ceux de son petit ami ».

Des conclusions et précédents favorables à Thibus

Il est question d'une « concentration très faible de 2 pg/mg » en ce qui concerne la portion « correspondant à la période du contrôle positif ». « Tous ces résultats concordent tout à fait avec une contamination involontaire d'une athlète par son petit ami, via des fluides corporels », conclut le scientifique, pour qui tous les éléments sont présents pour blanchir Ysaora Thibus des accusations. Les précédents concernant la céiste canadienne Laurence-Vincent Lapointe ou encore Richard Gasquet, dont les accusations de dopage ont été écartées après avoir plaidé la contamination, peuvent donner de l'espoir à la fleurettiste. L'ensemble du dossier sera transmis ce lundi à la FIE lors d'une audience capitale. Néanmoins, le verdict serait attendu d'ici trois semaines et pourrait être contesté en appel devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) autant par la FIE que l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) ou le Comité International Olympique (CIO) dans un délai de 21 jours. Ce qui pourrait retarder d'autant la procédure et mettre à mal les ambitions d'Ysaora Thibus pour Paris 2024, qui avait déjà renoncé à l'analyse de l'échantillon B pour gagner du temps.

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