Patrick Juillard, Media365, publié le lundi 03 juin 2024 à 20h05
La Fédération camerounaise de football a annoncé ce lundi qu'elle se retirait de l'organisation des rencontres du mois face au Cap-Vert à l'Angola. L'impasse paraît totale à cinq jours de la première d'entre elles. Explications.
Alors que les Lions Indomptables sont censés accueillir le Cap-Vert samedi, les autorités du football camerounais se sont enfoncées un peu plus dans un crise inédite ce lundi. Suite à la reprise en mains de l'équipe par le ministère des Sports, dimanche à l'hôtel Hilton de Yaoundé, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) présidée par Samuel Eto'o a répliqué ce jour en bloquant les équipements destinés aux joueurs et à leur staff. Ces derniers ont donc effectué leur promenade en tenue de ville, qui en t-shirt, qui en maillot de son club. Par ailleurs privés de leur bus, les coéquipiers de Bryan Mbeumo se sont entraînés avec plus de deux heures de retard sur l'horaire prévu, selon les informations d'Équinoxe Télévision.
Voilà qui avait de quoi mettre hors de lui le sélectionneur, Marc Brys. « On n'a pas de ballons, on n'a pas de matériel, on n'a pas d'équipement. Est-ce que tu penses que le stage se passe bien ? Ça ne se passe pas bien. Déjà deux jours que c'est comme ça. C'est du jamais-vu. Ça fait 25 ans que je suis dans cette profession et je n'ai jamais vu ça », confiait le technicien belge au micro de RIS Radio.
La Fécafoot jette l'éponge, les joueurs sont à bout
Un peu avant que les Lions ne prennent finalement le chemin de l'entraînement, la Fécafoot avait annoncé qu'elle se retirait de l'organisation des deux rencontres de l'équipe nationale, le 8 juin face au Cap-Vert puis le 11 en Angola. Dénonçant le remaniement unilatéral du staff technique au profit des personnes choisies par le ministère et les intimidations subies par celles qu'il avait choisies avec, pensait-il l'aval de la présidence de la République, l'instance dirigée par Samuel Eto'o prenait acte de son exclusion de la préparation de rencontres comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Selon certaines sources, la Fédération camerounaise y trouverait un prétexte pour cacher son manque de ressources financières. Selon d'autres, elle espèrerait ainsi une intervention de la FIFA dans le dossier.
Toujours est-il que l'impasse paraît totale à J-5 de la réception des Requins Bleus, quart de finalistes de la dernière CAN. Les principales victimes de cette guerre des chefs ne sont autres que les joueurs, privés de conditions de préparation normales. Certains ont pris la plume sur les réseaux sociaux pour s'ouvrir de la situation. « Je sais que toute chose a un début et une fin. Nous traversons un moment difficile et je n'imagine pas la peine des 30 millions de Camerounais qui adorent cette équipe nationale. Je demande juste à Dieu de nous restaurer un climat de paix et d'amour dans la tanière des Lion indomptables du Cameroun et dans le football camerounais en général. L'adversaire ne doit pas être nous-mêmes. Au contraire, nous devons être tous unis pour un Cameroun plus fort », écrit par exemple Leonel Ateba, l'attaquant de l'USM Alger, dans un post Instagram.