Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 28 mai 2024 à 16h05
Une vive altercation a opposé ce mardi Samuel Eto'o, le président de la Fédération camerounaise de football, au nouveau sélectionneur des Lions Indomptables, Marc Brys. Explications.
La crise paraît plus profonde que jamais au sommet du football camerounais. Alors que les Lions Indomptables sont supposés retrouver les terrains le 8 juin avec la réception du Cap-Vert, la tension est encore montée d'un cran ce mardi entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football. Convoqué dans la matinée au siège de l'instance pour une réunion de travail, le nouveau sélectionneur, Marc Brys, a rapidement quitté les lieux.
Le conseiller du ministre prié de quitter la Fédération
La conséquence d'un dialogue de sourds entre Samuel Eto'o, boss de la Fécafoot, et le conseiller technique auprès du ministre des Sports, Cyrille Tollo. « Ici, vous n'avez pas la parole. Quand je viens au ministère, je vous respecte. Ici, je suis le seul patron. C'est la dernière fois ! Appelez-moi la sécurité et vous le mettez dehors ! C'est la dernière fois, vous avez compris ! », a lâché l'ancienne star au conseiller, qui souhaitait assister à la réunion en question.
Eto'o-Brys, la prise de bec
Le ton est ensuite monté entre Samuel Eto'o et Marc Brys, sommé de rester, contre l'avis du ministère, et de choisir son camp. « Je vous prie de rester pour qu'on travaille. Si vous partez, vous ne revenez plus », prévient d'emblée Eto'o, menaçant. « Pourquoi tu parles comme ça ? », lui demande Brys. « Je suis président ici », rétorque Eto'o. « Je suis entraîneur ici », lui répond Brys. « Vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé. Je vous prie de rester dans cette réunion. Parce que si vous ne restez pas, je suis obligé d'interroger mon comité exécutif », le reprend Eto'o.
Eto'o : « Vous ne décidez pas »
« C'est moi qui décide », lui fait remarquer Brys, taclé aussitôt par Eto'o. « Vous ne décidez pas. Ce que vous faites, moi je l'assume. Dans votre pays, vous ne pouvez pas faire ça. Et vous ne me parlez pas comme ça. En tant que footballeur, vous ne pouvez jamais me parler. Restez, on travaille. Vous pensez que vous êtes dans quel pays ? Je peux faire ça en Belgique ? »
Brys : « Je m'en vais »
« Non ! », s'exclame Marc Brys. « Comment pouvez-vous faire ça au Cameroun ? J'ai été entraîneur », lui réplique Eto'o. « Pour trois semaines », lui balance Brys. « J'ai été un très grand joueur », lui fait remarquer l'ancien Pichichi. « Je m'en vais », annonce Brys. « Si vous partez, vous ne revenez plus ! », conclut le président de la Fécafoot, avant de demander à son directeur de convoquer le comité exécutif de l'instance, qui pourrait nommer un staff technique intérimaire et démettre Marc Brys et ses assistants de leurs fonctions contre l'avis de l'État. La guerre n'est pas terminée, mais une de ses batailles les plus rudes vient d'avoir lieu et de ruiner encore un peu plus l'image du football camerounais.