Paul Rouget, Media365, publié le vendredi 01 septembre 2023 à 11h48
Un an après la première soirée parisienne de l'UFC, l'organisation reine du MMA est de retour dans la capitale. Avec, toujours à l'affiche, Benoit Saint-Denis, qui a depuis changé de statut.
Il s'en souviendra toute sa vie. En septembre 2022, Benoît Saint-Denis avait eu l'honneur d'ouvrir la première soirée parisienne de l'histoire de l'UFC, enflammant le public de l'Accor Arena en finissant le Brésilien Gabriel Miranda au deuxième round. "Il y a clairement eu une communion avec le public. C'était un petit peu la dernière étape pour valider le MMA en France. Pour dire que c'est une discipline qui plait à l'Hexagone et qu'on était tous contents que ce soit légalisé, d'avoir l'UFC à la maison, l'UFC qui nous fait tous rêver et nous procure beaucoup de plaisir mais aussi de stress. C'était quelque chose d'incroyable même si je l'ai vécu dans des conditions particulières", rappelle aujourd'hui le combattant de 27 ans, qui évolue au sein de la très relevée catégorie des légers.
"Le plus gros client de ma carrière"
Car il a disputé ce combat une semaine après son mariage, et malgré "un staphylocoque et un orteil en mauvais état. (...) J'ai failli annuler le combat plusieurs fois. Mais on a poussé parce qu'il fallait être présent, qu'il il fallait le faire, et je ne le regrette pas, parce qu'on a bien été récompensés, notamment par la ferveur du public. Donc j'ai serré les dents et ça l'a fait. Mais c'était compliqué, on va dire que c'était une semaine vraiment chargée en émotions et en douleurs", se souvient-il en riant. Depuis, le Nîmois a signé une victoire encore plus significative en soumettant dès le premier round un autre Brésilien, Ismael Bonfim, début juillet à Las Vegas. Et samedi, c'est encore un combattant auriverde qui se dresse face à lui : le très référencé Thiago Moises, qui a déjà été opposé à nombre de cadors de la division.
"C'est clairement le plus gros client de ma carrière. C'est un combattant qui est assez complet, un technicien, qui combat à son rythme mais qui sait un peu tout faire, et qui a un gros sol, décrit-il. Il n'a perdu que contre des gars qui sont aujourd'hui au pire dans le top 15, dont (Islam) Makachev, le champion, ou (Beneil) Dariush, qui est top 5 (n°4). Et il est de nouveau sur une série de victoires (2). Donc le gagnant de ce combat aura un ticket pour affronter quelqu'un classé entre la 5e et la 15e place." Samedi, il entrera de nouveau l'octogone sur un mix entre Seine Saint-Denis Style de NTM ("C'est un groupe que j'aimais beaucoup étant jeune, et à chaque fois ça me régale. En plus c'est sympa d'entendre son nom"), et le chant des commandos ("Les deux, ensemble, me vont bien"), en référence à son passé dans les forces spéciales, qui lui vaut une attention particulière de l'autre côté de l'Atlantique : "Pour l'ensemble des fonctions publiques, les militaires et les membres des forces de l'ordre, il y a une certaine reconnaissance aux Etats-Unis, c'est quelque chose d'assez culturel."
Il veut "faire taire" les critiques
« BSD » veut maintenant poursuivre son ascension, mais souhaiterait aussi que son bilan redevienne immaculé. Car il n'a toujours pas digéré ce qui reste son unique défaite dans l'octogone (pour 11 victoires, toutes avant la limite), à la décision unanime face au Brésilien - décidément - Elizeu dos Santos, lors de ses débuts à l'UFC en octobre 2021 à Abu Dhabi. Un adversaire ensuite testé positif à l'ostarine et suspendu. Mais sans que le résultat de leur combat ne soit inversé. "Pour une substance aussi importante que l'ostarine, je crois que dans n'importe quel combat dans le monde il y aurait un « no-contest » ou une victoire par disqualification, assure-t-il. Mais je ne perds pas espoir parce que je pense qu'au fur et à mesure du temps ça va devenir de plus en plus strict là-dessus." Une première à l'UFC qui lui avait valu quelques critiques. "Tout ça découle du combat contre Elizeu, regrette celui qui surnommé « God of War ». Je pense que les gens n'ont pas réalisé le combattant que j'ai affronté, avec la différence de poids et de puissance due aux produits, et aussi le « short notice » (accepter un combat quelques semaines ou quelques jours avant, ndlr). Il y avait plusieurs facteurs que les gens n'ont pas pris en compte. Ça arrive à tous les combattants, je pense que Ciryl (Gane) a passé des mauvaises semaines après son combat contre Jon Jones. Donc à moi maintenant de faire taire tout ça, en continuant étape par étape dans ma catégorie et à m'imposer comme un « finisher »". Il est bien parti pour....