Juba Touabi, Media365, publié le jeudi 02 janvier 2025 à 12h20
L'AC Ajaccio, 17ᵉ de Ligue 2, traverse une tempête sans précédent.
Le club corse, pilier historique du football insulaire, a été provisoirement relégué en National par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) en raison de graves difficultés financières. Cette décision s'accompagne d'une interdiction de recrutement et d'un encadrement strict de la masse salariale, des mesures qui compromettent lourdement l'avenir du club. Pourtant, l'été dernier laissait entrevoir une lueur d'espoir.
En août, un protocole de vente avait été signé avec des repreneurs potentiels, prévoyant un plan ambitieux de relance. Celui-ci incluait non seulement le maintien du club au sein du football professionnel, mais aussi la construction d'un hôtel pour diversifier ses revenus. Mais en décembre, coup de théâtre : les investisseurs se retirent, laissant le club dans une situation encore plus précaire.
Ajaccio a besoin de liquidités
Les revers financiers se sont multipliés ces derniers mois. L'annulation d'un contrat de sponsoring avec un groupe portugais, qui devait rapporter 5 millions d'euros, a durement affecté le budget. À cela s'ajoute la baisse des droits télévisés, amputant les recettes de 2 millions d'euros. Des pertes colossales pour un club déjà en difficulté. En juin, M. Fattaccioli, responsable des finances de l'ACA, avait pourtant réussi à mobiliser 3 millions d'euros pour tenter de stabiliser la situation. Mais cet effort s'est avéré insuffisant face à un déficit qui continue de plomber les comptes.
Dans un communiqué de presse, le club a lancé un appel désespéré pour trouver des solutions financières et éviter une rétrogradation définitive en National, une sanction qui pourrait sonner le glas de ses ambitions sportives et économiques. La chute de l'ACA porterait également un coup dur à tout le sport insulaire, déjà fragilisé par les déboires du SC Bastia, récemment relégué pour des raisons similaires. L'avenir de l'AC Ajaccio reste suspendu à des décisions cruciales. Seule une intervention rapide et significative - qu'elle vienne des décideurs locaux ou d'investisseurs privés - pourrait sauver ce club emblématique et, avec lui, préserver une partie de l'identité sportive de l'île.