Paul Rouget, Media365 : publié le dimanche 04 septembre 2022 à 00h32
Les cinq Français engagés dans le premier UFC de l'histoire à Paris l'ont tous emporté samedi soir à l'Accor Arena, avec un KO spectaculaire de Ciryl Gane pour finir.
Quel show ! Pour la grande première de l'UFC (Ultimate Fighting Championship) à Paris, deux ans après la légalisation du MMA (Mixed Martial Arts) en France, les combattants tricolores n'ont pas déçu samedi soir à l'Accor Arena, où les places s'étaient arrachées en une vingtaine de minutes lors de la mise en vente. Les cinq Français l'ont tous emporté, avec un feu d'artifice final pour le combat de Ciryl Gane face à Tai Tuivasa. Des Bleus chaudement encouragés par un public chauffé à blanc, qui n'a pas ménagé ses efforts, scandant les prénoms de ses protégés et entonnant même une vibrante Marseillaise lors du combat vedette de la soirée. "On vient de prouver que le public français était un des meilleurs du monde", a lancé Gane après son succès. Le numéro un des lourds, opposé au troisième de la catégorie, a pourtant frôlé la correctionnelle contre l'Australien, qui l'a envoyé au tapis lors de la deuxième reprise, lui infligeant ainsi son tout premier knock down. "Il a éteint la lumière, a reconnu « Bon Gamin ». Mais je suis un « warrior »." Et il l'a prouvé en mettant KO Tuivasa au troisième round, sous les yeux de son ancien partenaire d'entraînement Francis Ngannou, champion de la catégorie et qui lui a infligé la seule défaite de sa carrière en janvier dernier. Si une revanche pour la ceinture ne semble pas immédiate, Gane a bien fait comprendre qu'il espérait bientôt combattre à nouveau pour le titre.
Nassourdine Imavov voulait lui une guerre contre Joaquin Buckley, et il l'a eue ! Le Franco-Daghestanais, qui affiche désormais un bilan de cinq victoires pour une défaite chez les moyens, a d'abord maîtrisé son fantasque adversaire américain, auteur du KO de l'année en 2020, avant de souffrir face à son explosivité, notamment dans le dernier round. Mais il a tenu bon, s'imposant à la décision unanime, et devrait bientôt se voir proposer un combattant plus référencé. Troisième Français de la carte, William Gomis, chez les plumes, a réussi son baptême du feu à l'UFC, sur la carte principale. Mais le « Jaguar » a souffert contre un autre « rookie », le Néerlandais Jarno Errens, qui l'a pris dans un triangle à quelques dizaines de secondes de la fin du troisième et dernier round. Le Parisien a toutefois réussi à s'en défaire pour arracher une décision majoritaire.
La sensation Saint-Denis
Lors des préliminaires, la soirée avait été parfaitement lancée, par Benoît Saint-Denis, une semaine tout juste après son mariage. L'Accor Arena s'est vite enflammée pour l'ancien des forces spéciales, pour son troisième combat dans l'UFC. "Je me sentais comme dans un jeu vidéo", a-t-il ensuite avoué, impressionné par une telle ferveur. Opposé au Brésilien Gabriel Miranda, spécialiste du sol, il a conquis le public avec son style offensif, et fait honneur à son surnom, « God of War » (« Le dieu de la guerre »), malgré une blessure à un orteil. Il a d'ailleurs bien failli mettre KO son adversaire à la fin du premier round. Mais ce n'était que partie remise, puisqu'il a conclu après une quinzaine de secondes dans le deuxième acte, avec un déluge de coups de poings. Il aimerait maintenant "un vrai test", avec un Top 15 ou un Top 20 dans sa catégorie des légers. Et celui qui affiche une défaite à la décision et maintenant deux succès consécutifs avant la limite rêve d'affronter un Brésilien lors du prochain passage de l'UFC à Rio.
De retour dans l'organisation-reine du MMA, Fares Ziam (poids légers) a lui refait passer son bilan en positif (3-2), grâce à un succès à la décision unanime contre le prometteur combattant polonais Michal Figlak, qui découvre l'UFC. Le Rhodanien, striker de formation, a réussi à emmener son adversaire au sol mais a failli se faire piéger en fin de troisième round. Une frayeur sans conséquence, puisqu'il a donc fini par l'emporter. Parmi les autres combats de la soirée, on notera le KO spectaculaire d'Abus Magomedov contre Dustin Stoltzfus, ou la victoire logique de Robert Whitaker, ancien champion des moyens, contre Marvin Vettori, malgré le soutien d'une bruyante colonie italienne. Mais moins bruyante que les voisins français...