Roland-Garros : Cinq finales dames de légende

Roland-Garros : Cinq finales dames de légende©Panoramic, Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 17 mai 2022 à 14h00

En seulement seize ans, Roland-Garros a notamment abrité cinq finales féminines de toute beauté, entrées dans la légende de par leur qualité, leur intensité et/ou leur dramaturgie. Avec Steffi Graf en trait d'union ultime.

1985 : Chris Evert - Martina Navratilova (6-3, 6-7, 7-5)

Chris Evert a déjà remporté Roland-Garros à six reprises lorsqu'elle se présente face à Martina Navratilova, sa grande rivale et assurément le plus bel antagonisme de tous les temps dans l'histoire du tennis féminin. L'Américano-Tchèque reste sur quinze victoires lors des seize dernières rencontres entre les deux femmes, dont la finale en 1984, ce qui laisse a priori bien peu de chances à l'outsider Chris Evert.

Et pourtant, c'est bien cette dernière qui l'emporte en trois manches au bout d'un monument de tennis et redevient du même coup n°1 mondiale. Navratilova prendra sa revanche dans la foulée à Wimbledon, remportant sa cinquième finale face à Chris Evert sur le gazon londonien. La tendance se confirmera en revanche l'année suivante à Roland-Garros, avec un nouveau succès de Chris Evert. Définitivement indissociables.

1987 : Steffi Graf - Martina Navratilova (6-4, 4-6, 8-6)

Enfin et à nouveau débarrassée de Chris Evert en demi-finales, Navratilova a un boulevard devant elle pour remporter son troisième Roland-Garros. Sauf qu'une jeune Allemande de 18 ans renverse tout sur son passage, jusqu'à sa glorieuse aînée (30 ans) au terme d'une troisième manche dantesque, qui voit Navratilova mener 5-3 et donc servir pour le gain du tournoi, avant de se voir emportée par l'ouragan en face d'elle.

C'est le début de l'ère Steffi Graf, celle qui la verra réussir le fameux Grand Chelem dès la saison 1988 - là où Novak Djokovic a échoué l'année dernière en butant sur la dernière marche, l'US Open. Celle qui deviendra ensuite la femme d'Andre Agassi reste la dernière, hommes et femmes confondus, à avoir réussi pareille performance, en y associant qui plus est la médaille d'or olympique à Barcelone pour le fameux Golden Slam.

1992 : Monica Seles - Steffi Graf (6-2, 3-6, 10-8)

Les luttes pour la postérité ne cessent de continuer, et l'âge d'or de la WTA se poursuit encore un peu pour le plus grand bonheur de tous les suiveurs. A son tour, c'est une gamine de 18 ans qui vient maltraiter la précédente reine du circuit. Et comme cinq ans plus tôt, c'est la plus jeune des deux qui parvient à triompher à Roland-Garros, au sortir d'un match d'une qualité totale et d'une intensité absolue.

Monica Seles s'était déjà signalée en remportant quatre des cinq précédents tournois du Grand Chelem. A 5-3 pour l'Américaine dans le troisième set, Steffi Graf sauve quatre balles de match et ne cède que sur la sixième opportunité de son adversaire. "C'est vraiment une dure", dira l'Allemande au sujet de celle qui remporte son troisième Roland-Garros de rang. Et sera fauchée en plein vol, l'année suivante, par un coup de poignard.

1999 : Steffi Graf - Martina Hingis (4-6, 7-5, 6-2)

Onze ans après son propre succès sur la terre battue de la capitale, la ressemblance est troublante. Sauf que cette fois, Steffi Graf est dans le rôle de l'expérimentée qui s'accroche face à la jeune tornade impétueuse. Agée de 18 ans, une fois encore, la n°1 mondiale sort de sa finale au début du deuxième set, alors que celle-ci ne s'annonçait que comme la formalité attendue. Menant 6-4, 2-0, elle reçoit un point de pénalité pour venir vérifier une trace de l'autre côté du court, ce qui est interdit.

Steffi Graf, relancée par cet événement, est portée par le public pendant que Martina Hingis vit un enfer, exigeant même de l'arbitre (en vain) qu'elle fasse taire les spectateurs. Elle sauve une première balle de match d'un service à la cuillère, pas la deuxième en retentant le même artifice. L'Allemande doit consoler la Suissesse, de onze ans sa cadette et qui fond en larmes lors de la remise des trophées sous le regard de sa mère pantoise.


2001 : Jennifer Capriati - Kim Clijsters (1-6, 6-4, 12-10)

Telle Andre Agassi deux ans plus tôt, l'Américaine valide sa rédemption après être tombée dans les affres, de la drogue et de l'alcool notamment. Demi-finaliste à seulement quatorze ans (!) en 1990, championne olympique deux ans plus tard, Jennifer Capriati renaît littéralement de ses cendres en s'offrant Serena Williams en quarts puis Martina Hingis en demies. L'histoire est belle, elle va devenir somptueuse.

Mais puisqu'il faut presque toujours, vous l'aurez compris, une jeune femme à peine majeure pour faire une grande finale de Roland-Garros, c'est Kim Clijsters qui jouera ce rôle. La Belge (âgée de 18 ans, donc) offre une adversité qui sublime d'autant plus le sacre parisien de Capriati. "C'est ma vie que je jouais", confie la native de Long Island, sacrée à 25 ans mais avec l'énergie de celle qui a déjà vécu plusieurs vies.

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