Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 19 juillet 2023 à 11h25
L'onde de choc du chrono de mardi est au moins égale à celle de 2020, quand Tadej Pogacar avait infligé le même type de déconvenue à Primoz Roglic pour le coiffer à la Planche des Belles Filles, la veille de l'arrivée à Paris.
C'est quasiment inévitable. Les suspicions de dopage ont immédiatement refait surface mardi, après le contre-la-montre surprenant de Jonas Vingegaard qui a relégué Tadej Pogacar à 1'38" sur les 22,4 kilomètres qui reliaient Passy à Combloux - soit 1'48" au général. Même le directeur du Tour, Christian Prudhomme, est bien obligé de reconnaître que "c'est une victoire écrasante qu'on n'attendait pas, surprenante par son ampleur" (sur Franceinfo) : "Les questions, évidemment, ne sont pas illégitimes au sujet des différents soupçons, c'est d'ailleurs ce que Vingegaard et Tadej Pogacar eux-mêmes ont pu dire lors de la journée de repos. On vit avec ça depuis longtemps." En guise d'explication la plus plausible, le patron de la course rappelle que les progrès de matériel ou de diététique continuent d'être fulgurants.
Michael Rasmussen, compatriote de Vingegaard, est écouté sur le sujet puisqu'il avait été exclu par sa propre équipe Rabobank en 2007 alors qu'il portait le maillot jaune, justement pour des suspicions claires de dopage - qu'il avait confirmées en 2013. "Je reste sans voix, c'était une performance incroyable, peut-être la meilleure de tous les temps", s'exclame-t-il pour Ouest-France, avant d'aller plus loin dans sa réflexion : "L'héritage du vélo fait qu'on a des doutes. Ce passé sale repose sur les coureurs, donc c'est dur de s'en défaire pour eux, de ses questions. Simplement, aussi longtemps qu'on n'aura pas de preuves, ce n'est pas juste de penser ça. Il n'y a aucune preuve qui démontre qu'ils trichent. Est-ce qu'on peut les suspecter seulement parce qu'ils roulent vite ? Personnellement, je pense qu'ils sont dans les règles."