Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 29 septembre 2024 à 18h55
Alors qu'il participait aux Mondiaux pour la dernière fois, Romain Bardet a regretté un manque de vision tactique alors qu'il avait les jambes pour faire un bon résultat. Pavel Sivakov, quant à lui, a assuré avoir brûlé trop d'énergie à s'accrocher dans la roue de Tadej Pogacar.
L'objectif était ambitieux, la réalisation n'a pas été au rendez-vous. Alors que Thomas Voeckler et ses coureurs étaient venus à Zürich pour aller chercher un bon résultat, les Bleus ont dû se contenter de la dixième place de Romain Bardet dans une course dynamitée par Tadej Pogacar à 100 kilomètres de l'arrivée. « On le pressentait avant la course, a confié le natif de Brioude dans des propos recueillis par le site DirectVelo au sujet de la chevauchée fantastique du Slovène. Mais pour tenir, il n'y a que lui qui en est capable. » Alors qu'il participait aux Mondiaux pour la dernière fois de sa carrière, Romain Bardet a admis avoir été piégé par les mouvements de course qui ont découlé de l'accélération de Tadej Pogacar. « Je n'étais pas assez vigilant donc David Gaudu s'est retrouvé tout seul devant dans un groupe, s'est-il remémoré. Moi j'étais derrière avec des groupes qui rentraient. J'ai fait beaucoup d'efforts à ce moment-là pour revenir. »
Bardet : « Moyen de faire beaucoup mieux »
Affirmant que « c'était une grosse journée de vélo, un chantier comme on le pressentait », le coureur de l'équipe DSM Firmenich-PostNL ressort avec un goût amer lié à un final qu'il n'a pas su décoder. « Quand je vois qu'il me manque 200 mètres en haut du ravitaillement pour basculer et jouer le podium... C'est forcément frustrant, a-t-il conclu. Tactiquement je n'ai pas été au point, car avec ces jambes il y avait moyen de faire beaucoup mieux. Ce n'est pas comme si le podium était hors de portée. » Le coureur de l'équipe de France qui a été le plus en vue ce dimanche à Zürich restera Pavel Sivakov. Coéquipier de Tadej Pogacar au sein de l'équipe UAE Team Emirates, le Tricolore a été le seul à pouvoir prendre la roue du Slovène quand ce dernier a placé une nouvelle accélération à 77 kilomètres du but. Ce qui lui a donné quelques espoirs de faire un bon résultat mais cela s'est retourné contre lui. « Quand il a attaqué dans la bosse, j'ai tout donné, a confié Pavel Sivakov auprès de DirectVelo. J'ai essayé de le suivre mais je me suis clairement brûlé les ailes. Son niveau est incroyable. »
Sivakov : « C'était un rouleau-compresseur »
Ayant souhaité conserver le Français à ses côtés aussi longtemps que possible, le futur champion du monde n'a pas hésité à ralentir. « Il ne l'aurait pas fait si je n'étais pas son coéquipier chez UAE Team Emirates », a affirmé le Français à ce sujet. La performance de celui qu'il côtoie au quotidien depuis quasiment un an a réussi à le surprendre. « Je n'ai jamais vu ça, c'était un rouleau-compresseur, affirme Pavel Sivakov. Que ce soit en descente ou sur le plat, je ne me suis jamais remis. Il m'a dit 'Vas-y on roule ensemble. Derrière ils vont peut-être se regarder'. Mais c'est tellement facile pour lui. J'étais à bloc dans la roue. » Un duo qui s'est séparé à l'amorce des 50 derniers kilomètres, moment où Tadej Pogacar a « juste déposé » le Français qui assure avoir « aucun regret » après avoir fait de son mieux. « J'ai quand même pris du plaisir, c'était top de représenter la France à l'avant », a-t-il conclu.