Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 03 octobre 2024 à 14h38
Joris Segonds a vécu une drôle de fin de mois en juin, enchaînant vite avec l'équipe de France en juillet.
C'est inévitable, Joris Segonds a beaucoup ruminé. Après avoir manqué la transformation qui aurait pu envoyer le Stade Français en prolongation il y a un peu plus de trois mois, lors des demi-finales de Top 14 sur le terrain de l'UBB (22-20), l'ouvreur en partance pour Bayonne ne s'attendait pas à recevoir dans la foulée un appel de Fabien Galthié pour la tournée du XV de France en Amérique du Sud, ce qui devenait une double bonne nouvelle pour lui.
"J'ai la chance de ne pas être stressé (...) Je ne vais pas me retourner la tête"
Le nouveau joueur de l'Aviron s'en est confié dans un long entretien accordé à nos confrères de Midi Olympique : "On se retrouve tous ensemble, on passe un moment avec nos familles. Nous rentrons à Paris, je vivais alors mes derniers moments avec les mecs. On a un peu fait la fête entre nous, et le mardi soir, Fabien Galthié m'appelle pour que je rejoigne Marcoussis afin de m'envoler pour l'Argentine. Après la demi-finale, je ne voulais plus entendre parler de rugby pendant au moins un mois. J'avais envie de couper, de me reposer et d'avoir la tête ailleurs. Mine de rien, le fait de partir avec l'équipe de France reste un rêve d'enfant et ça m'a permis de vite basculer sur autre chose, de ne pas forcément trop penser à cette transformation." Mentalement, ça lui a fait "le plus grand bien".
A l'étranger, il savait qu'il n'allait pas en entendre parler tous les jours, en plus de vivre un moment qui restera pour lui gravé à jamais, sa première sélection. Et même sa première Marseillaise en tant que titulaire, à l'occasion de la victoire en Uruguay (28-43) lors de laquelle il a inscrit quatre points (deux transformations) - il n'a pas joué les deux autres matchs. Conscient du rôle versatile d'un buteur, il s'efforce de laisser de côté les affreux réseaux sociaux et "pense être assez zen, posé" : "Je n'ai jamais travaillé mentalement avec quelqu'un, j'ai la chance de ne pas être stressé et ça y fait énormément. Si je loupe deux pénalités de suite, je me dis que la troisième sera la bonne." Forcément, ça ressemble à la bonne recette : "Je ne vais pas me retourner la tête pour un jeu au pied raté."