Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 25 avril 2024 à 09h53
Jean-Pierre Rives aurait simplement mal déclaré (ou tard) la donation dont il a bénéficié, ce qui l'innocente ainsi que Bernard Laporte et Denis Charvet, avec qui il s'était associé en 2010.
Une enquête préliminaire visait Bernard Laporte ainsi que Denis Charvet et Jean-Pierre Rives, au sujet d'un possible blanchiment de fraude fiscale qui avait valu aux trois hommes d'être placés en garde à vue l'an dernier, en janvier 2023 alors qu'un référendum se tenait à la FFR concernant la présidence, finalement passée de Bernard Laporte à Florian Grill. Selon Franceinfo, l'enquête a été classée sans suite par le PNF (Parquet national financier).
Me Colin : "La garde à vue de Laporte était injustifiée et a interféré avec le scrutin à la FFR"
Ce n'est "pas une surprise" d'après l'avocat de l'ancien ministre des Sports, Me Thierry Nesa, "car il n'y avait pas de fraude fiscale". Ouverte en 2020, cette enquête portait sur l'arrivée de Rives, le "Casque d'or" mythique capitaine du XV de France dans les années 70 puis 80, au capital du casino haut-savoyard dont sont propriétaires Bernard Laporte et Charvet. Le PNF détaille : "Rives a bénéficié d'un don de trois millions d'euros en 2010, lui permettant d'entrer au capital de cette société aux côtés de Bernard Laporte et Charvet. Il a régularisé sa situation en mars 2023, déclarant une donation pour son seul compte de trois millions d'euros auprès de l'administration fiscale, puis payant les droits correspondants à hauteur de 1,8 million d'euros. Comme l'impôt, en matière de donation, n'est dû qu'au moment de sa déclaration à l'administration fiscale et sans limite de délai, il n'y a pas de motif."
Les enquêteurs soupçonnaient que cette donation ait été déclarée comme un prêt afin d'échapper à l'impôt, tout en s'intéressant à la façon dont l'argent avait ensuite été investi. Me Fanny Colin, autre avocate de Bernard Laporte, dénonce (pour l'AFP) "l'importance du respect du secret de l'enquête, dont la violation dans cette affaire a conduit à la médiatisation de la garde à vue de Bernard Laporte, dont il est avéré désormais qu'elle était injustifiée, interférant ainsi avec le scrutin alors en cours portant sur la gouvernance de la FFR".