Les cinq dinosaures de Wimbledon

Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 08 juillet 2022 à 11h50

Novak Djokovic étendra le club des septuples vainqueurs de Wimbledon à six membres, s'il venait à remporter le tournoi dimanche. Il rejoindrait donc un cercle très fermé de légendes absolues de la petite balle jaune.

Martina Navratilova (neuf titres)

C'est l'incontestable reine des lieux, et elle risque de le rester bien longtemps encore. A l'image de Rafael Nadal à Roland-Garros, l'Américano-Tchèque (née à Prague, devenue américaine en 1981) est celle qui, dans toute l'histoire du circuit féminin, détient le plus de couronnes sur un seul et même tournoi du Grand Chelem.

Derrière l'Espagnol, elle est même la deuxième hommes et femmes confondus, à égalité avec Novak Djokovic en Australie. Finaliste neuf fois de suite de 1982 à 1990, pour sept victoires - après deux premiers succès en 1978 et 1979 -, elle a été le pire cauchemar londonien de Chris Evert, qu'elle a battue cinq fois pour le titre en autant de duels entre les deux femmes à ce stade du tournoi. En 1993, à 37 ans, elle disputera encore une dernière finale face à Conchita Martinez.

Roger Federer (huit titres)

Alors qu'on imaginait Pete Sampras imprenable à tout jamais, à l'image de Navratilova, le dieu "Rodgeur" est arrivé. A son tour, il a fait sien le gazon de Wimbledon, le tournoi du Grand Chelem où il a été le plus récompensé. Sa longévité a été encore plus exceptionnelle que celle de Navratilova, avec quatorze années d'écart entre son premier et son dernier titre, de 2003 à 2017.

Il s'est même déroulé seize saisons entre sa première et sa dernière finale, cette défaite légendaire 13-12 au cinquième set contre Novak Djokovic il y a trois ans. Qui faisait écho à un autre revers passé à la postérité du sport : en 2008, après cinq trophées en cinq finales, il perdait 9-7 au cinquième set contre Rafael Nadal, à la nuit tombée. Beaucoup considèrent encore ce match comme le plus grand de tous les temps.

Pete Sampras (sept titres)

Beaucoup plus condensé, beaucoup plus parfait aussi, Pete Sampras a remporté les sept finales auxquelles il a participé à Wimbledon, de 1993 à 2000. Il n'a raté le rendez-vous qu'en 1996, laissant à Richard Krajicek le soin de procéder à la pause dans ce puissant règne de l'Américain, qui a toujours su profiter de Londres comme une session de rattrapage grand luxe.

En effet, le tournoi britannique se déroulant toujours dans la foulée de Roland-Garros, il pouvait y laisser libre cours à ses envies de vengeance, puisqu'il ne réussissait jamais à mettre un pied devant l'autre sur cette fichue terre battue parisienne - où le n°1 mondial n'est même pas parvenu à atteindre la moindre finale. Plus encore que Rafael Nadal, qui n'a plus à faire ses preuves sur herbe, bien plus que Roger Federer aussi, Pete Sampras est celui qui s'est montré le plus exclusif sur une des deux surfaces.

Steffi Graf (sept titres)

A l'inverse de Pete Sampras, grand ennemi de celui qui allait devenir un peu plus tard son mari - Andre Agassi -, l'Allemande n'avait aucun problème pour travailler à la fois la terre et le gazon. Elle a ainsi réussi quatre doublés, un record (garçons et filles confondus) avec en prime le fameux Grand Chelem réalisé en 1988.

Incroyablement complète, Steffi Graf n'en a pas moins glané, elle aussi, la majorité de ses titres majeurs à Londres. Lors de cette même saison 1988, à 19 ans, elle fait tomber Navratilova dans son jardin, un an après avoir perdu contre la même adversaire. Elle remporte aussi le double et réussira même un Grand Chelem doré avec les JO à Séoul... Encore victorieuse de Navratilova l'année suivante, Steffi Graf gagnera son dernier Wimbledon en 1996 et atteindra une ultime finale pour sa retraite en 1999.


Serena Williams (sept titres)

Seule joueuse de ce top 5 à avoir disputé l'édition 2022, en s'inclinant au premier tour contre Harmony Tan dans une énième tentative de retour, l'Américaine a également développé une relation très particulière avec Londres. Si l'US Open est sa maison naturelle, elle y a ainsi gagné un trophée de moins qu'en Grande-Bretagne.

Puisqu'il est entendu que la spécificité des surfaces de Roland-Garros et Wimbledon offre une histoire particulière dès lors qu'on y règne plus en maître qu'ailleurs, c'est exactement pour cette raison que Serena Williams demeure une icône moderne du Centre Court, presque autant que Roger Federer. Sa longévité de titres y est aussi importante que celle du Suisse, avec un premier sacre en 2002 - face à sa soeur Venus - et un dernier en 2016, et elle est encore plus forte en termes de finales (de 2002 à 2019).

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