Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 20 septembre 2024 à 16h08
Très aimé des Français, l'Allemand Rolf Wolfshohl, vainqueur du Tour d'Espagne et de Paris-Nice dans les années 60, est décédé à 85 ans.
Le « Loup » s'en est allé. Âgé de 85 ans, Rolf Wolfshohl est décédé jeudi. Il était le dernier des mythiques coureurs allemands des années 60 encore en vie, et le seul d'outre-Rhin à avoir triomphé sur un grand Tour avec Rudi Altig, vainqueur du Tour d'Espagne 1962 et de Jan Ullrich, lauréat du Tour de France 1997 et de celui d'Espagne deux ans plus tard. Wolfshohl avait lui remporté son plus grand succès en 1965 sur la Vuelta sous les couleurs de l'équipe Mercier, avant de s'imposer sur Paris-Nice en 1968. Très populaire dans l'Hexagone, celui qui a défendu les couleurs de plusieurs équipes tricolores a gagné son surnom de « Loup » en France, en raison des difficultés à prononcer son patronyme. Il était donc beaucoup aimé des Français, à qui il le rendait bien, notamment en raison de ses coups d'éclat sur la Grande Boucle, où il a gagné deux étapes et porté le maillot jaune pendant deux jours en 1968 avant de le perdre sur une chute.
"Une descente à tout casser"
A l'image de Raymond Poulidor, il était aussi abonné aux deuxièmes places, comme sur Milan-San Remo ou Liège-Bastogne-Liège. Et en 1963, cet éternel combattant avait réussi à profiter de la rivalité entre Poulidor et Jacques Anquetil pour s'imposer lors d'une étape de Paris-Nice en Corse. Et Jean-Paul Ollivier, mémoire du cyclisme, en garde un souvenir ému. "Il courait chez Peugeot à cette époque et avait réussi une descente à tout casser. Moi je suivais sur une moto, j'étais l'ardoisier, et j'ai été obligé de demander à mon pilote d'arrêter la moto parce qu'il était absolument impossible de le suivre. Je n'ai jamais vu un coureur descendre aussi vite. Il a gagné cette étape à Bastia, et les Corses l'ont porté en triomphe, avec son vélo. C'est une fête qui me reste vraiment à l'esprit", soulignait ainsi le journaliste, interrogé par Le Point.