Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 21 novembre 2024 à 17h24
En bons marins, les skippers du Vendée Globe devraient s'attacher au harnais de sécurité. Mais ce n'est pas toujours le cas...
Sur ces voiliers truffés de technologie, véritables Formules 1 des mers, la sécurité est un enjeu important. Quand le vent est là, le voilier file, et cela peut avancer à un rythme impressionnant comme on l'a vu ces derniers jours avec les images saisissantes de Yoann Richomme. Et il faut évidemment veiller à faire attention sur des mers parfois hostiles, là-bas très loin au large. Quand on navigue en solitaire, comme sur le Vendée Globe, on apprend vite qu'il faut s'attacher. « En solitaire, tu mets ton harnais de sécurité et tu t'attaches, c'est la règle d'or ». Mais étonnamment, tout le monde ne s'attache pas...
« Si ma femme, mes enfants et mes parents lisent ça, je vais me faire engueuler »
« Attaché, je ne me sens pas libre de mes mouvements. S'attacher est parfois un risque quand tu dois agir vite », reconnaît Benjamin Ferré auprès du Télégramme. Le skipper de « Monnoyeur - Duo for a job » assure le coup, en revanche, quand il va sur le pont : « Je m'attache quand je dois passer du temps sur le pont pour bricoler ou tenter une manœuvre un peu osée ». Mais on voit bien que, très souvent, des skippers ne portent pas de harnais de sécurité sur les images, photos et vidéos publiées par les divers concurrents depuis le départ de la course. « Non pas toujours, mais il ne faut pas le dire », ont confié plusieurs skippers avant le coup d'envoi, quand certains ont également glissé : « Si ma femme, mes enfants et mes parents lisent ça, je vais me faire engueuler ».
Desjoyeaux : « La meilleure règle, c'est le bon sens »
« Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'il faut s'attacher tout le temps, pas d'accord non plus avec ceux qui disent de ne pas s'attacher : la meilleure règle, c'est le bon sens », observe Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe en 2000-2001 et 2008-2009. Quand il fait beau, que la mer est calme, on peut voir des concurrents le portable dans la main afin d'immortaliser des moments de leur course sur le pont sans harnais attaché, ce qui est évidemment tentant. Mais une vague est vite arrivée, pouvant engendrer un mouvement du bateau, voire un décrochage du pilote automatique, et cela peut tourner au drame. Pour Desjoyeaux, il suffit d'être raisonnable en ralentissant le bateau quand une manœuvre s'impose sur le pont, et de s'attacher quand l'usage des deux mains est nécessaire.