Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 03 avril 2024 à 18h15
Alors que la victoire de Mathieu van der Poel sur le Tour des Flandres a été acquise dans des conditions difficiles, les organisateurs de Paris-Roubaix s'attendent à une édition 2024 de « l'Enfer du Nord » très compliquée.
Le Koppenberg pourrait avoir préfiguré Paris-Roubaix. Le week-end dernier, à l'occasion du Tour des Flandres, la pluie a rendu cette ascension pavée quasiment impraticable avec seulement trois coureurs qui sont arrivés au sommet dans mettre pied à terre, dont le vainqueur Mathieu van der Poel. Or, il semble bien parti que les secteurs pavés au programme de « l'Enfer du Nord » posent de grands problèmes au peloton ce dimanche. En effet, à l'occasion de la reconnaissance effectuée ce mardi, les organisateurs de l'épreuve ont découvert des pavés couverts de boue et jonchés d'une végétation qui a profité d'un hiver doux mais pluvieux pour se développer à foison. « Si Paris-Roubaix devait se courir aujourd'hui on serait dans l'extrême difficulté », a ainsi affirmé le directeur de la course Thierry Gouvenou dans des propos recueillis par le quotidien Le Parisien. S'il est prévu que l'ensemble des 29 secteurs pavés soient traités pour limiter les risques concernant la sécurité des coureurs, il n'est pas certain que les conditions soient optimales au moment du passage des coureurs.
Gouvenou redoute des secteurs pavés humides
« Je crains que, même après le passage des nettoyeuses, on ne voie ressurgir de l'eau par des sources, a ajouté Thierry Gouvenou. Et avec ces herbes un peu hautes, il faudra être très prudent. » Des précautions qui seront maximales concernant le secteur le plus marquant de la course, la Trouée d'Arenberg, située à 95 kilomètres de l'arrivée au Vélodrome André-Pétrieux. En effet, alors que des chèvres ont été mises à contribution pour désherber les 2300 mètres de pavés, c'est l'approche même du secteur qui inquiète alors que le peloton a vécu des semaines compliquées au niveau des chutes, notamment lors d'A Travers la Flandre avec Wout Van Aert qui est allé lourdement au sol et manquera Paris-Roubaix après avoir dû renoncer au Tour des Flandres. « Les coureurs nous réclament un peu plus de sécurité », a ainsi admis Thierry Gouvenou dans des propos recueillis par RMC Sport. Par l'intermédiaire de leur syndicat, les coureurs ont demandés des aménagements en amont de la Trouée d'Arenberg, qui est habituellement entamée autour de 60km/h. Cela pourrait prendre la forme d'une pu plusieurs chicanes, avec l'objectif avoué de diviser par deux la vitesse d'approche de ce secteur pavé.
L'évolution du matériel dans le viseur
« Le principe est de trouver des virages pour faire freiner le peloton et l'allonger, un peu comme le système des chicanes sur les circuits automobiles », a précisé le directeur de la course. Ce dernier a même assuré que les coureurs « préféraient freiner fort au risque de chuter sur le goudron plutôt que d'entrer sur la trouée à 60km/h ». Des aménagements ponctuels qui ne seraient pas la solution miracle avec Thierry Gouvenou qui pointe du doigt l'évolution du matériel et des mentalités pour tenter d'expliquer la recrudescence des chutes. « Notre sport est en train d'évoluer et va de plus en plus vite. Je pense qu'il y a des problèmes de matériel, a confié le patron de Paris-Roubaix. Pour l'instant, on demande aux organisateurs de mettre des pansements sur ce problème mais à long terme, il va falloir réfléchir à la réglementation du matériel et peut-être aussi au comportement des coureurs. » Si le risque de pluie n'est pas totalement écarté pour l'ensemble du parcours, un autre élément pourrait entrer en ligne de compte ce dimanche. En effet, des rafales de vent sont d'ores-et-déjà annoncées durant l'après-midi et pourraient déstabiliser les coureurs.