Mathieu Warnier, Media365, publié le samedi 20 novembre 2021 à 22h45
Avec le plus grand écart jamais vu entre les deux nations en sa faveur, le XV de France a pris le meilleur sur la Nouvelle-Zélande (40-25).
Le XV de France a marqué son territoire avec la manière ! A deux ans du match d'ouverture de la Coupe du Monde 2023 entre les deux nations sur cette même pelouse du Stade de France, les joueurs de Fabien Galthié tiennent sans aucun doute leur victoire référence face à la Nouvelle-Zélande. Une semaine après leur revers en Irlande, les joueurs d'Ian Foster ont été pris à la gorge dès les premiers instants de la rencontre. Une domination tricolore qui a été matérialisée dès la 3eme minute par sans doute l'homme de cette tournée automnale, Peato Mauvaka. Alors que Jordie Barrett s'est totalement troué sur un dégagement en catastrophe, concédant une touche à cinq mètres, les Bleus ont fait parler leurs forces. Comme face à la Géorgie le week-end dernier, c'est sur un ballon porté que le talonneur toulousain est allé marquer son quatrième essai en trois matchs. La seule réponse néo-zélandaise dans cette première période a été l'exploitation des rares fautes françaises avec deux pénalités en trois minutes de Jordie Barrett. Devant près de 80 000 spectateurs déchaînés, les Tricolores ont continué d'envoyer du jeu face à des All Blacks, jouant en blanc pour l'occasion, totalement déboussolés. Peu avant le quart d'heure de jeu, Romain Ntamack s'est joué de la défense adverse pour forcer le passage et aplatir le deuxième essai tricolore. Replacé à l'ouverture après deux matchs au centre, ce dernier a tenté sa chance sur un drop à la 20eme minute mais sans réussite.
Les All Blacks n'ont jamais abdiqué
Melvyn Jaminet, quant à lui, confirme match après match qu'il est un buteur de niveau international, permettant au XV de France de se donner un peu plus d'air juste avant la demi-heure de jeu. Une première mi-temps de rêve que les hommes de Fabien Galthié ont conclu en beauté par... un ballon porté ! Après une touche à dix mètres de l'en-but néo-zélandais, le pack tricolore a mis la marche avant pour emmener l'inévitable Peato Mauvaka à l'essai pour offrir aux Bleus une avance de 18 points à la mi-temps sur les triples champions du monde. Toutefois, il ne fallait pas s'attendre à voir des All Blacks revenir sur la pelouse sans réagir. Après un 50:22, l'attaque néo-zélandaise a profité de la touche à proximité de l'en-but tricolore pour augmenter la pression. A force de multiplier les temps de jeu, les espaces se sont fait jour et Jordie Barrett, comme pour s'excuser de sa première mi-temps manquée, a aplati en coin le premier essai des All Blacks dans cette rencontre. Un temps fort qui a été un peu plus marqué par Rieko Ioane. Sur une relance hésitante d'Antoine Dupont, Aaron Smith a pu récupérer la balle et décaler immédiatement son ailier qui a fait le reste. Perçant facilement le rideau défensif tricolore, il est allé aplatir entre les poteaux pour permettre à son équipe de revenir à six points.
Les Bleus envoient un message
Si Melvyn Jaminet a pensé avoir mis fin à l'hémorragie sur une pénalité, Ardie Savea s'est rappelé à son bon souvenir. Après un ballon porté stoppé juste avant la ligne, le troisième-ligne a pu se saisir du ballon pour aplatir et ramener les All Blacks à seulement deux points avec 20 minutes encore à jouer. Mais, après son essai, Ardie Savea a eu la mauvaise idée de recevoir un carton jaune pour une faute au sol. Après une nouvelle pénalité de Melvyn Jaminet, c'est Damian Penaud qui a surpris tout le monde. Après une perte de balle de Jonathan Danty au contact, l'ailier tricolore est allé intercepter le ballon pour aller aplatir seul et sans adversité entre les poteaux, redonnant de l'air au XV de France. La fin de match a vu les hommes de Fabien Galthié se montrer imperturbables et même dominateurs sur une mêlée qu'ils ont enfoncé avec la manière. Alors que la plus large victoire des Bleus face aux All Blacks était de douze points en octobre 1999, Melvyn Jaminet a attendu la sirène pour marquer ses trois derniers points et offrir une victoire de quinze longueurs au XV de France (40-25). Pour la première fois depuis 1935 et 1936, la Nouvelle-Zélande perd deux fois de suite en Europe. Un succès qui permet aux Tricolores de terminer en beauté cette tournée d'automne parfaite et d'envoyer un message clair à deux ans de « leur » Coupe du Monde.