Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 03 septembre 2024 à 09h44
Si Alexandre Léauté est en catégorie C2, ce n'est pas par défaut, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser.
Nos héros handisport, malheureusement, n'échappent pas aux messages idiots sur les réseaux sociaux. Alexandre Léauté a fait part de ces douloureux souvenirs après Tokyo, interrogé lundi par nos confrères de France Inter : "Je l'ai mal vécu, j'ai eu beaucoup de messages de haine disant que je n'avais rien à faire là, que j'avais volé mes médailles. C'était un peu difficile, mais une fois qu'on explique aux gens comment ça se passe, tout se déroule bien." En cause, le fait que le nouveau double médaillé d'or paralympique sur piste - il a conservé son titre sur la poursuite - et sextuple médaillé au total (quatre à Tokyo dont deux sur route, deux à Paris en attendant la route mercredi et samedi) soit dans la même catégorie que des unijambistes alors que lui dispose physiquement de ses deux jambes.
"Quand on explique, généralement les gens comprennent"
"Je n'ai pas de sensibilité dans la jambe droite, pas de force, détaille-t-il à nouveau. Sur le vélo, c'est plus un poids mort qu'autre chose. Il y a du flux sanguin qui rentre dedans alors que ça ne me sert à rien, tandis que les autres ont tout sur le même côté." Pour rappel, c'est un AVC à la naissance qui a handicapé Léauté de la sorte.
"Même mon bras, c'est un peu la même chose, je n'ai pas de force non plus. Pour un départ, c'est super compliqué, alors que mes adversaires ont leurs deux bras." Ses adversaires connaissent la situation et ne lui en veulent pas, c'est définitivement l'environnement autour qui s'en charge. Lui-même veut bien admettre que visuellement, s'il ne connaissait pas le handisport, il serait le premier à s'interroger, à se dire même que c'est n'importe quoi (selon ses propres termes) : "Mais après, quand on explique, généralement les gens comprennent et j'ai d'excellents retours."