Mathieu Warnier, Media365, publié le mardi 29 octobre 2024 à 09h25
Alors que sa signature pour deux ans avec l'équipe FDJ-Suez a été officialisée ce lundi, Demi Vollering est revenue sur ce qui l'a convaincu et sur ses objectifs, elle qui compte sur ses coéquipières et veut pouvoir les aider.
Le secret de Polichinelle n'est plus. Dans l'air depuis de longues semaines, la signature de Demi Vollering en faveur de l'équipe FDJ-Suez a été officialisée ce lundi avec un contrat de deux ans. Toutefois, l'arrivée de la Néerlandaise au sein de la formation française est le résultat d'un processus entamé dès le printemps dernier. « Lors de mon premier rendez-vous avec Stephen Delcourt et la cellule performance, j'ai tout de suite eu un très bon feeling, a-t-elle confié dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe. C'était en mars, lors d'un camp d'entraînement en Sierra Nevada. Par la suite, j'ai rencontré d'autres équipes avec qui j'ai eu de bons échanges. » Mais, malgré cela, c'est bien l'équipe basée dans le Poitou qui a eu le dernier mot grâce à l'impression que la native de Pijnacker avait gardé. « Après ce rendez-vous avec FDJ-Suez, je n'arrivais plus à cacher ma joie, a ajouté Demi Vollering. Je me disais 'Ça y est, j'ai trouvé un nouvel endroit où m'épanouir'. Je l'ai ressenti au plus profond de moi. C'est dans cette équipe que je veux courir. » En effet, celle qui a remporté cette année la Vuelta féminine a assuré que ses futurs dirigeants la « voyaient comme une personne et pas seulement comme une coureuse ».
Vollering : « Je me suis sentie vraiment respectée »
« Ils m'ont acceptée telle que je suis et m'ont montré qu'ils voulaient travailler avec moi, a assuré la Néerlandaise. Ils sont si passionnés par notre sport, mais aussi par les progrès que nous réalisons dans le sport féminin en général. Ils y vont à fond. Lors de notre échange, ils étaient ouverts à la discussion. Je me suis sentie vraiment respectée. » Au-delà d'un changement d'équipe après quatre ans au sein de la formation SD Worx-Protime, Demi Vollering espère en apprendre plus sur elle-même dans un nouvel environnement. Au sein de l'équipe néerlandaise, la montée en puissance de la double championne du monde Lotte Kopecky aurait pu être problématique. « A un moment donné, j'ai vu qu'elle voulait aussi s'améliorer dans ce qui est ma spécialité, les longues montées, a résumé celle qui a porté le maillot jaune sur le dernier Tour de France Femmes. C'est devenu un peu plus difficile entre nous parce que si vous avez deux très bonnes coureuses qui ont le même profil, vous devez trouver des accords solides et cela doit venir des deux côtés. » Toutefois, si elle admet que la Belge et elle ont « bien géré cette situation », Demi Vollering concède que « c'était devenu un peu étrange parce que tout le monde savait que j'allais quitter l'équipe ». La coureuse de 27 ans arrive au sein de l'équipe FDJ-Suez avec un statut affirmé.
Vollering affirme viser le Tour de France Femmes
Mais elle assure ne pas vouloir en profiter. « Pour moi, être une équipière, cela va dans les deux sens. Ce n'est pas seulement elles qui travaillent pour moi, a-t-elle affirmé lors de cet entretien. Si j'ai l'occasion de les aider à atteindre leurs objectifs, alors je n'hésiterai pas à le faire parce qu'au final, j'aurai sûrement besoin d'elles. C'est l'essence du cyclisme. » Ne souhaitant pas brider les ambitions de ses coéquipières, Demi Vollering a affirmé qu'elle sera « heureuse pour elles, parce que le cyclisme est un jeu ». Toutefois, elle est également consciente que « l'équipe n'hésitera pas à miser sur (elle) pour les classements généraux ». Et notamment celui du Tour de France Femmes, qu'elle a déjà remporté en 2023 et qui lui a échappé pour quatre secondes face à Katarzyna Niewiadoma l'été dernier sur les pentes de l'Alpe d'Huez. Pour l'édition 2025, le fait de porter le maillot d'une équipe française donnera une toute autre saveur à l'épreuve, elle qui affirme des ambitions élevées. « Faire partie d'une équipe française au départ du Tour de France, c'est déjà quelque chose... Mais imaginer de le gagner avec une équipe française, ce serait très, très spécial, a-t-elle conclu. Cette course signifie tellement pour les Français, pour mes coéquipières et les partenaires qui soutiennent l'équipe. » Le ton de cette nouvelle collaboration est donné.