Clément Pédron, Media365, publié le mardi 22 septembre 2020 à 18h27
En conflit ouvert, la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente lundi au sujet du calendrier d'automne. Les deux instances devaient se revoir ce mardi mais la garde à vu de Bernard Laporte et Serge Simon, ont fait capoter le rendez-vous.
La nouvelle réunion de négociations entre la FFR et la Ligue Nationale de Rugby initialement prévue ce mardi n'a pas pu se tenir en raison de la garde à vue de Bernard Laporte et Serge Simon. Décidément, l'horizon paraît toujours plus sombre quand il s'agit des relations entre la Fédé et la Ligue Nationale. Et ce n'est pas cette journée du mardi, qui aurait pu déboucher sur de nouvelles avancées, qui calmera les tensions entre ces deux institutions. Rappel des faits. Le 10 septembre dernier, la Fédération dévoile le calendrier du XV de France pour cet automne où l'on retrouve pêle-mêle : Un match de préparation, un match en retard du Tournoi des Six Nations et quatre rencontres de l'Autumn Nations Cup. Face à ce programme, la LNR voit rouge et fustige le comportement de la FFR de porter à six, le nombre de matchs à l'automne suite à l'extension de la fenêtre internationale actée par World Rugby. Pour la Ligue, qui a accepté de monter à cinq rencontres entre octobre et novembre contre trois habituellement, s'en est trop. Elle s'estime lésée, privée de ses internationaux alors que ses clubs vont payer leurs joueurs à évoluer en sélection. La LNR, face à la position inflexible de la FFR, a menacé de l'attaquer devant le Conseil d'État avec le soutien de l'ensemble des formations de Top 14.
Une demande de conciliation...
Devant ce statu quo, la Ligue Nationale de Rugby a envoyé une demande de conciliation à la Fédé afin d'envisager une décision qui pourrait satisfaire tout le monde et aussi d'apaiser également les tensions. Malgré tout, les positions des deux camps paraissent trop figées pour qu'une solution à court terme puisse être trouvée. D'un côté, la FFR répète qu'elle agit uniquement dans le cadre exprimé par World Rugby et donc que ces six matchs sont tout à fait faisables (du 24 octobre au 5-6 décembre) et de l'autre, la LNR rabâche qu'elle a déjà fait des efforts en acceptant cinq matchs au lieu de trois, et qu'elle n'est pas disposée a en faire plus. Par ailleurs, cette demande de conciliation n'a rien d'une main tendue entre la LNR et la FFR puisque les deux institutions ne font que respecter l'article 3 de la Convention qui les lie et qui précise qu'il doit y avoir une conciliation en cas de différend. D'où cette réunion de lundi. Sans issue après ce rendez-vous, c'est probablement sur le terrain juridique que cela pourrait se terminer.
Pour rien
Comme attendu, Bernard Laporte et Serge Simon, respectivement président et vice-président de la Fédération faisaient face à la LNR via son président, Paul Goze, son vice-président, Alain Tingaud, son directeur général Emmanuel Eschallier et son secrétaire général Rémi Pallincourt. Et comme pressenti, après plusieurs heures d'échanges, les deux parties, campant sur leurs positions, ne sont pas parvenues à un accord. Seulement, la LNR et la FFR, avaient prévu de se revoir ce mardi pour tenter de trouver un terrain d'entente. Sauf que ce mardi matin, coup de théâtre ! Bernard Laporte a été placé en garde à vue avec trois autres personnes dont Serge Simon, son vice-président dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le PNF en décembre 2017 sur ses liens avec le groupe Altrad, propriétaire du club de Montpellier et sponsor des Bleus. La réunion qui devait se tenir entre les deux instances n'a donc finalement pas eu lieu. La Fédération a tout même proposé de « plafonner, en accord avec le sélectionneur, la sélection des internationaux français à cinq feuilles de match » mais aussi de libérer l'ensemble du groupe lors de la semaine de repos international (celle du week-end du 7 - 8 novembre où il y a une journée de Top 14). Il faudra voir comment la Ligue va réagir à cette proposition tout en rappelant qu'en cas de désaccord, elle pourrait vraisemblablement se tourner vers le Conseil d'État pour qu'il puisse statuer rapidement. Le premier match des Bleus est prévu dans un mois (le 24 octobre) face au Pays de Galles. Le temps presse donc...