Ch. Europe : Mayer s'est fait une énorme frayeur mais peut souffler

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Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 11 juin 2024 à 14h51

Toujours idéalement placé dans sa quête de billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Kevin Mayer s'est fait très peur néanmoins sur le saut à la perche ce mardi. Heureusement après avoir manqué ses deux premiers essais à 5 mètres, le vice-champion olympique, qui s'est envolé beaucoup plus haut finalement (5,30 m), a évité le pire, à savoir un zéro qui aurait ruiné tous ses espoirs de qualification. A l'entendre, sa mission est au contraire accomplie. Et cela lui fait extrêmement plaisir.

A voir Kevin Mayer effacer les barres suivantes avec une marge parfois déconcertante, il semblait difficile de se dire qu'il avait failli buter à trois reprises un peu plus tôt sur une barre de 5 mètres ayant pourtant tout d'enfantine sur le papier pour lui. Pourtant, le double vice-champion olympique toujours pas qualifié pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 mais qui s'est justement mis en tête de valider son billet en ce début de semaine lors des Championnats d'Europe de Rome, est bien passé tout près d'une des plus énormes désillusions de sa carrière, ce mardi en début d'après-midi sur le saut à la perche, huitième et antépénultième épreuve de ce décathlon qui se tient dans la capitale italienne. Le Francilien, dont le record en extérieur est de 5,45m et de 5,60m en salle, avait fait le choix, pas vraiment étonnant étant donné son potentiel sur cette épreuve, de débuter son concours à 5 mètres uniquement, et donc de patienter près d'une heure avant de se lancer. Il a failli le payer à un prix exorbitant. Comme à Londres lors des Mondiaux de 2017, Mayer a manqué ses deux premières tentatives (en touchant la barre en montant les deux fois). Comme à Londres, il s'est retrouvé dos au mur avec sur les épaules l'énorme pression de ne pas manquer la tentative de trop sous peine de voir s'envoler tous ses espoirs de participer aux JO de Paris.


Sans le vouloir, Mayer peut même décrocher sa première médaille d'or !

Comme à Londres, il a sorti le saut qu'il fallait, non sans avoir opté au dernier moment pour une perche moins souple que pour ses deux premiers sauts ("je courrais bien, je sautais haut, mais les perches étaient trop souples, donc c'était catastrophique"). Sept ans plus tôt, après s'être fait extrêmement peur, le recordman du monde avait semblé inarrêtable, et avait décroché à l'arrivée son premier titre mondial. Là encore, Mayer, une fois libéré, a donné l'impression de marcher sur l'eau. Et s'il a décidé d'arrêter son concours après avoir franchi 5,30m, c'est uniquement parce que son seul objectif à Rome est de se qualifier pour les Jeux de Paris (et donc de mettre tous les atouts de son côté avant le javelot) et non d'aller chercher le podium ou la victoire. Avec 1 004 points de marqués sur cette épreuve de la perche, non seulement le natif d'Argenteuil s'est rapproché encore un peu plus de son objectif, mais il est en plus revenu au contact de la première place. Mais quelle frayeur il s'est fait !

Mayer : "On va se faire plais' à Paris !"

Car ce zéro serait venu tout gâcher. Heureusement, cela n'a pas été le cas. Et le double champion du monde, grâce à cette magnifique réaction une nouvelle fois au plus fort de l'adversité, au-delà de rester en vie, paraît filer tout droit vers ce qu'il est venu chercher. Pour l'intéressé, interrogé sur France 3, son ticket est d'ailleurs déjà en poche. "Je sais que je suis qualifié maintenant, peu importe ce que je fais, c'est un soulagement, car aller faire des médailles, c'est quelque chose, mais ne pas pouvoir sortir de chez soi sans que quelqu'un vous demande en criant si vous êtes qualifié, c'est une pression que je n'arrivais pas à gérer. Et maintenant, on va se faire plais' à Paris (sic) !" Les minimas ont été fixés à 8 460 points (NDLR : Sachant qu'un total de 8 200 ou 8 300 points suffirait probablement). Mayer, qui n'a encore jamais été sacré champion d'Europe, en compte 7 011 à deux épreuves de la fin. Makenson Gletty ne devrait pas terminer loin du podium lui non plus. L'autre décathlonien français s'est pourtant fait une grosse frayeur lui aussi, avant de franchir 4,60m à son dernier essai, puis d'effacer 4,90 m. Il occupe la deuxième place du classement général à 61 points de l'Estonien Johannes Erm, alors que Mayer est cinquième à 196 points du leader.

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