Mayer : "Une des semaines les plus horribles de ma vie"

Mayer : "Une des semaines les plus horribles de ma vie" ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 03 octobre 2024 à 15h52

Le processus de deuil, puisque ce sont ses propres mots, semble avoir pris fin dans l'esprit de Kevin Mayer.

A l'occasion de l'étape de sa Mayer Expérience dans la Drôme (à La Roche-de-Glun), Kevin Mayer a accordé quelques interviews, dont son premier vrai entretien TV depuis son forfait pour Paris 2024. Pour France 2, il a notamment évoqué une vraie sensation de deuil consécutive à sa blessure du 7 juillet, trois semaines avant l'événement de sa vie qu'il attendait tant : "Je ne dis pas que c'est à la même hauteur que le deuil d'une personne, mais quand ça trotte autant dans le cerveau et qu'on donne autant d'engagement, il a fallu accepter que ça n'ait jamais existé. J'étais prétendant à la médaille d'or, et deux centièmes plus tard, quand le tendon pète et que je sais que c'est une grosse blessure, il n'y a plus rien. C'est clairement mon ascenseur émotionnel le plus horrible."

"Barras m'a rappelé que ce que j'aimais, c'était me donner à fond"

Réitérant sa volonté de se venger à Los Angeles en 2028 - il aura alors 36 ans -, il va même plus loin en sortant du domaine sportif lorsqu'il repense à cette période encore si fraîche. Et pour cause : "C'était l'une des semaines les plus horribles de ma vie, car cinq jours après mon forfait, je perds ma grand-mère. C'est là aussi qu'on se rend compte de plein de choses, que le sport et la vie ne sont qu'un jeu... Quand on perd une personne chère, on a beaucoup plus de recul. J'ai essayé d'être le plus positif possible." Il s'est alors demandé ce qu'elle aurait aimé qu'il fasse, et après avoir passé un moment familial très fort, il est allé voir la finale du basket entre les Bleus et les Etats-Unis, car elle n'aurait pas du tout voulu qu'il se prive parce qu'elle n'était plus là.

Quelques jours plus tôt, il admet qu'il n'arrivait pas à passer le cap de l'annonce de son forfait, à prononcer lui-même la phrase : "Mes proches m'ont conseillé. Romain Barras m'a rappelé que ce que j'aimais, c'était me donner à fond. Et que là, je savais très bien que ce n'était pas possible." Un argument qui a fait mouche. Le double champion du monde (2017, 2022), double vice-champion olympique (2016, 2021) et recordman du monde (9 126 points en septembre 2018) assure enfin n'avoir reçu que 0,0001% de messages négatifs, selon sa propre estimation : "Le reste était blindé d'empathie et de bienveillance. Les gens étaient déçus pour moi, ils ont fait passer l'humain avant la performance et le spectacle."

Vos réactions doivent respecter nos CGU.