Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 28 février 2024 à 12h58
Auteurs d'un début de Tournoi plus que pénible, les Bleus sont encore trop marqués par leur échec de la Coupe du monde, selon l'ancien international Denis Charvet.
Après les anciens sélectionneurs tricolores Guy Novès et Pierre Berbizier, c'est au tour de l'ancien international Denis Charvet (23 sélections) de dresser un triste constat de l'état du XV de France qui, après avoir débuté le Tournoi des Six Nations par une défaite historique contre l'Irlande (17-38), a arraché une victoire miraculeuse en Ecosse (20-16) avant de concéder un piteux match nul dimanche dernier contre l'Italie à Villeneuve-d'Ascq (13-13). Présent dans le Nord, Charvet estime que les Bleus ont encore du mal à digérer la douloureuse élimination en quarts de finale de « leur » Mondial face à l'Afrique du Sud, le 15 octobre dernier.
"Une lassitude mentale"
"Ce qui est criant, c'est qu'il y a aujourd'hui une lassitude mentale chez les joueurs. Il est inexplicable de descendre à un tel niveau après avoir tutoyé les sommets. La digestion du Mondial n'est pas passée, le traumatisme est encore là, estime ainsi, dans un entretien à Actu.fr, celui qui est aujourd'hui directeur sportif des Barbarians français et consultant pour RMC. Quand ça ne va pas dans la tête, tu as beau te raconter des histoires, le corps ne suit pas. Quand tu n'es pas bien psychologiquement, rien ne suit. Je l'ai moi-même vécu durant ma carrière. Je ne me retrouvais pas sur le terrain car je n'y étais pas mentalement. Là, la raison principale, qu'on connait, c'est le traumatisme de cet échec."
"J'aimerais voir les jeunes"
Pour Charvet, Fabien Galthié, qu'il "connaî(t) bien", a pris cette défaite face aux Springboks "comme un drame. Pour lui, c'était l'aboutissement d'un rêve et d'une carrière. Il a certainement sous-estimé la longueur du deuil." Et l'ancien trois-quarts centre du Stade Toulousain, du Racing et du Stade Français voudrait que le sélectionneur fasse souffler certains cadres "perdus", pas "pour les punir mais pour leur permettre de se régénérer mentalement". Alors que certains espéraient une titularisation de Nolan Le Garrec contre les Italiens, Charvet aimerait lui aussi voir de nouvelles têtes au pays de Galles, "car c'est important de les faire se confronter au très haut niveau. Et le très haut niveau, ce sont ces matchs-là à enjeu, pas ceux des tournées. J'aimerais voir les jeunes, qu'ils apportent un surplus de fraîcheur et d'insouciance. Pourquoi Tuilagi a été performant ? Parce qu'il a apporté de la fraîcheur. Pourquoi Boudehent a été bon ? Parce qu'il a peu joué pendant la Coupe du monde et qu'il n'est pas grillé mentalement." Les verra-t-on tous d'entrée à Cardiff ? On le saura la semaine prochaine.