Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 27 février 2024 à 13h48
Ancien sélectionneur du XV de France, Guy Novès dresse un bilan sans concession de l'état des Bleus, encore très inquiétants contre l'Italie, et n'épargne pas Fabien Galthié.
Les critiques ne cessent de s'abattre sur le XV de France après son piteux et historique match nul concédé dimanche contre l'Italie à Villeneuve-d'Ascq (13-13), dans le cadre de la troisième journée du Tournoi des Six Nations. Une prestation qui fait suite à un lourd revers contre l'Irlande (18-37), soit la plus grosse défaite de l'ère Galthié, et à une victoire arrachée, mais pas franchement méritée, en Ecosse (20-16), pour une équipe encore marquée par son élimination dès les quarts de finale d'un Mondial disputé à domicile. Ancien sélectionneur des Bleus (2016-2017), Guy Novès n'épargne pas Fabien Galthié et son staff, ni les joueurs. "On a bercé d'illusions l'ensemble du rugby français par le discours ambiant entretenu par les joueurs, le staff et les médias. On avait l'impression qu'on était champions du monde avant d'avoir joué et qu'on nous a sorti le bonbon de la bouche", explique-t-il dans un entretien au Parisien où il explique qu'il faut resserrer les vis : "Lors de mon mandat, je n'avais pas cette tolérance qui existe aujourd'hui en équipe de France."
"Il faut garder de l'humilité"
Pour Novès, "il faut garder de l'humilité et elle a peut-être manqué à cette équipe de France et son entourage." Et selon lui, Galthié, qui protège, parfois à outrance, ses troupes, "aurait tort de mettre la faute sur les joueurs, parce que sinon il n'existerait plus. S'ils le lâchent, c'est fini. Donc, il a intérêt à les protéger." A la tête des Bleus entre 1991 et 1995, Pierre Berbizier a lui aussi la dent dure "Certains continuent à se cacher les yeux mais la vérité du terrain finit toujours par sortir. On peut toujours, par une communication extrême, tromper l'environnement, mais sur le terrain, le ressort est cassé. On avait implosé lors de la Coupe du monde, là on explose", a-t-il déclaré, également interrogé par le quotidien francilien. "On touche le fond", conclut Berbizier.