Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 06 août 2024 à 22h00
Il a tout tenté, en vain, pour participer à ce qui devait être le plus grand événement d'une carrière déjà très riche.
Kevin Mayer a été croisé par France 2 au détour d'une allée du Club France, ce qui a permis au recordman du monde du décathlon de s'exprimer sur ses premiers jours officiels en tant que spectateur de Paris 2024, après avoir malheureusement échoué à pouvoir participer, sa blessure à la cuisse étant insuffisamment remise même s'il a lutté jusqu'au bout... "Ce ne sont pas les meilleurs moments en tant qu'acteur sportif, mais je n'ai pas voulu m'enterrer dans mon coin en tant que spectateur et ne pas aller les voir. Au Stade de France et dans tous les stades remplis, ça fait mal, mais c'est aussi beaucoup de bonheur de les encourager et de vibrer à travers eux."
"Soit on s'apitoie, soit on se dit que c'est normal et que c'est comme ça"
On ne se refait pas, Kevin Mayer est essentiellement allé voir l'athlétisme et particulièrement le décathlon : "C'était très douloureux à regarder, mais incroyable." Le double vice-champion olympique (2016 et 2021) a aussi arpenté les tribunes du volley et de l'équitation, et il ne s'arrêtera pas en si bon chemin.
Quant à son véritable processus de deuil, ainsi qu'il l'a défini au moment d'officialiser son forfait pour la compétition, il transmet toujours sa réflexion de manière assez juste : "A chaque fois qu'il y a un petit coup de mou, c'est un choix. Soit on s'apitoie, soit on se dit que c'est normal et que c'est comme ça. On ne panique pas, on se dit que tout va bien sur le moment présent. Tout ce que j'ai vécu dans ma carrière est extraordinaire, je ne dois pas m'apitoyer sur mon sort parce que je retourne à la vie normale de temps en temps. Mon sort va bien, je suis bien dans ma vie, je n'ai juste pas vécu ce Paris 2024 exceptionnel." Difficile pour lui de partir en vacances quand sa saison ne s'est pas conclue sur un décathlon, mais il concède toutefois que la tête doit aller ailleurs un petit moment. Se considérant comme un perpétuel mécano de son corps, il se connaît et "continuera la rééducation même en vacances" : "Je vais partir, je n'ai pas trop réfléchi sur ce qu'il se passerait après cette rééducation."