Boxe - Lourds : Le 30 octobre 1974, Ali battait Foreman dans le combat du siècle

Boxe - Lourds : Le 30 octobre 1974, Ali battait Foreman dans le combat du siècle ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 30 octobre 2024 à 23h30

Un des monuments sportifs du 20e siècle fête un demi-siècle d'existence, dans un contexte politique et sociétal extrêmement brûlant.

Il y a 50 ans jour pour jour, Mohamed Ali battait George Foreman au terme du combat du siècle à Kinshasa. Mais si tous les fans de sport qui se respectent, au moins les plus anciens, connaissent l'existence de ce mythe, comment ce fameux affrontement resté dans les annales des poids lourds - et de la boxe en général - s'est-il déroulé ? L'ancien Cassius Clay se présente à l'âge de 32 ans face à son compatriote, plus jeune de sept années et qui avance sur une série de 40 victoires de suite dont 37 K.O., sans la moindre défaite.

Kabala Muana Mbuyi : "C'était inimaginable"

Mohamed Ali était allé loin dans son légendaire "trashtalk" d'avant-combat, désignant George Foreman comme un Belge, donc comme un ami des colons encore assez frais du Zaïre, libéré seulement en 1960. A tel point que le peuple, durant ce combat démarré à quatre heures du matin en heure locale, n'a pas hésité à appeler Ali à littéralement "tuer" Foreman. Il l'a fait sportivement, en optant pour la stratégie de l'évitement qui a conduit à l'épuisement de son jeune adversaire fougueux, finalement mis au tapis au huitième round sur une ultime droite.

Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi, journaliste et membre du comité d'organisation du combat à l'époque, se souvient aussi de l'immense fierté de son pays (comme il le confie à la radio locale Okapi) : "C'était inimaginable, uniquement organisé par des enfants du pays. C'était la fierté de notre président Mobutu Sese Seko, qu'on avait envoyé rencontrer Mohamed Ali au Caire sept mois auparavant." Le président zaïrois l'érigeait alors en représentant ultime de l'homme noir, une notion qui avait fait mouche aux yeux du "Greatest". C'est aussi lui qui avait assuré cinq millions de dollars pour chaque boxeur, une somme exigée par le légendaire promoteur Don King. "La capacité hôtelière était notamment passée de 1 000 à 10 000 lits. On n'avait pas conscience que ce serait l'événement du siècle, qui a fait connaître le Zaïre dans le monde entier." Notre confrère aimerait désormais qu'on érige ce lieu en endroit touristique digne de ce nom.

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