Clément Pédron, Media365, publié le jeudi 08 août 2024 à 17h23
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision allemande ARD, Caster Semenya a exprimé sa volonté de devenir la prochaine présidente de la Fédération internationale d'athlétisme.
Est-ce qu'une ancienne paria va bientôt diriger la Fédération internationale d'athlétisme ? C'est une possibilité à en croire l'intéressée. Ce jeudi, Caster Semenya, l'ancienne sprinteuse spécialiste du 800 m a accordé une interview à la chaîne de télévision allemande ARD. Au cours de cet entretien, elle a évoqué l'actualité de l'athlétisme mondial et surtout, a exprimé l'envie de devenir la future présidente de World Athletics. Face à la caméra, la Sud-Africaine a montré toute sa motivation mais son souhait d'intégrer l'instance internationale risque de ne pas plaire à tout le monde. En effet, l'ancienne athlète est depuis plusieurs années maintenant justement en conflit avec la Fédération mondiale d'athlétisme. La raison ? Le taux élevé de testostérone de la double championne olympique (2012 et 2016) et son refus d'obtempérer.
Pas avant 2027
Au cours de l'interview, Caster Semenya a expliqué les raisons qui la poussent à vouloir se présenter. En clair, elle veut « défier les gens qui ne se soucient pas des droits des athlètes. » « Je comprends l'importance du sport, reprend la sportive. Il ne devrait pas s'agir de moi. Il devrait s'agir de les protéger et de s'assurer que tous les athlètes soient traités de manière égale. » Ce n'est pas un hasard si la Sud-Africaine tient ces propos. En effet depuis 2018, la sprinteuse touchée par l'hyperandrogénie (variation du développement humain se manifestant par des taux élevés d'hormones mâles), refuse d'obéir aux règles de la Fédération internationale l'obligeant à prendre des médicaments pour faire baisser son taux de testostérone produit naturellement par son corps. Depuis cette date (novembre 2018), Caster Semenya n'a plus été autorisée à concourir sur sa distance fétiche. Quand on lui pose la question de savoir si elle estime avoir des chances d'être élue, elle répond : « Bien sûr, je peux obtenir suffisamment de soutien pour cela. Lorsque vous vous présentez aux élections, vous devez avoir une vision. Vous ne pouvez pas faire de promesses pendant la campagne électorale que vous ne pouvez pas tenir, qui ne sont pas réalisables ou qui sont irréalistes. » Si la Sud-Africaine veut se faire élire, elle n'a plus qu'à patienter jusqu'en 2027, date à laquelle Sebastian Coe, l'actuel président en poste depuis 2015, ne pourra plus se présenter.