Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 06 décembre 2023 à 17h35
Alors qu'un essai de la barge devant accueillir la tour des juges pour les épreuves de surf de Paris 2024 a provoqué des dommages aux coraux à Teahupo'o, l'ISA s'est félicitée de la mise en pause des travaux dans l'attente d'une solution.
Les épreuves de surf de Paris 2024 auront-elle lieu à Teahupo'o ? Alors que la mythique vague tahitienne est annoncée de longue date dans le dispositif des prochains Jeux Olympiques, le doute est plus que jamais permis après les récents événements. Alors que la polémique n'a cessé d'enfler concernant l'installation d'une nouvelle tour des juges sur le site de Tahiti, des essais ont été récemment faits sur place afin d'étudier la viabilité de l'utilisation d'une barge qui accueillerait la structure en aluminium. Toutefois, comme plusieurs associations de défense de l'environnement l'ont démontré, cette tentative a eu pour conséquence d'endommager les coraux, mettant en péril l'écosystème de Teahupo'o. Les autorités locales ont ainsi pris la décision de suspendre les travaux sur les installations prévues pour Paris 2024. « Aujourd'hui, on a cassé du corail, demain, si on utilise ces anciens dispositifs, ce sont des vies qu'on met potentiellement en danger, je ne prendrai pas cette responsabilité », a ainsi affirmé le président de Polynésie Française Moetai Brotherson dans des propos recueillis par la chaîne locale TNTV.
Paris 2024 veut croire à une solution
De son côté, l'Association Internationale de surf (ISA) a confié dans un communiqué être « attristée et surprise de voir que le test auquel a procédé le gouvernement de la Polynésie française a engendré des dommages causés par une barge sur le récif de corail de Teahupo'o , assurant que « la protection de l'environnement naturel à Teahupo'o était une priorité », elle « se félicite de cette décision et a insisté sur l'intensification des consultations afin d'envisager toutes les options possibles ». De son côté, Moetai Brotherson a précisé que l'utilisation des anciennes installations n'est pas possible et, dans ce cas, « il faudra se poser la question de la pérennité des épreuves de surf à Teahupo'o ». Du côté du Comité d'Organisation de Paris 2024 (COJO), par la voix de la directrice du site de Tahiti Barbara Martins-Nio, la confiance règne en ce qui concerne une possible solution permettant de maintenir les épreuves de surf à Tahiti, sans fermer aucune porte. « L'enjeu aujourd'hui est de trouver un canal de communication qui convienne à tous et qui prenne en compte le postulat de base, à savoir qu'une nouvelle tour et de nouvelles fondations sont la seule solution. Si nous n'y arrivons pas, alors il faudra se poser collectivement la question de la suite », a-t-elle confié dans des propos recueillis par l'AFP. Face aux enjeux environnementaux, la possibilité de rapatrier les épreuves de surf en métropole, notamment au Pays Basque, n'est plus à totalement écarter.