Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 07 novembre 2024 à 17h30
Alors que la FIA, poussée par son président, a récemment multiplié les sanctions concernant le langage utilisé par les pilotes face à la presse, ces derniers ont réagi par l'intermédiaire d'un communiqué commun dans lequel ils fustigent cette position.
C'est une prise de position qui fait des remous. Depuis plusieurs semaines, à la demande de son président Mohammed Ben Sulayem, la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) a décidé de ne plus laisser passer les différents écarts de langage des pilotes à l'occasion des prises de parole publiques. Max Verstappen et Charles Leclerc ont ainsi été sanctionnés. Alors que le Néerlandais a écopé d'une journée de travail d'intérêt général, le Monégasque a reçu une amende de 10 000 euros dont la moitié avec sursis. Un zèle de la part des commissaires de la FIA qui a fait monter la grogne au sein des pilotes et cette dernière s'est exprimée ce jeudi par l'intermédiaire d'un communiqué commun publié sur le réseau social Instagram par leur association, le GPDA. Assurant tout d'abord qu'ils « doivent se conformer à la décision de l'arbitre, qu'ils l'apprécient ou non, qu'ils soient d'accord ou non », ils tiennent à faire une distinction entre les insultes « destinées à insulter les autres » et « les jurons plus décontractés, tels que ceux que vous pourriez utiliser pour décrire le mauvais temps, ou même un objet inanimé tel qu'une voiture de Formule 1, ou une situation de pilotage ».
Les pilotes recadrent le président de la FIA
Visiblement agacés par la position prise par Mohammed Ben Sulayem, les pilotes demandent au patron de la FIA « de réfléchir à son propre ton et à son propre langage » quand il s'adresse à eux. Ce communiqué du GPDA est également l'occasion de revenir sur un précédent accrochage entre le successeur de Jean Todt et Lewis Hamilton. « Ils n'ont pas besoin de recevoir des instructions par l'intermédiaire des médias, sur des sujets aussi futiles que le port de bijoux ou de caleçons », ajoute l'association des pilotes dans ce communiqué. Enfin, alors que la FIA multiplie les amendes pour sanctionner divers écarts de comportement, le GPDA demande que « tous les acteurs devraient déterminer ensemble comment et où l'argent est dépensé » au profit de la discipline. Malgré ces critiques, l'association des pilotes assure vouloir « collaborer de manière constructive avec toutes les parties prenantes, y compris le président de la FIA » pour promouvoir la F1 « dans l'intérêt de tous ceux qui y travaillent, le paient, le regardent et l'aiment ». Alors que Mohamed Ben Sulayem va prochainement briguer un deuxième mandat à la tête de la FIA en 2025, ce front uni venant des pilotes de F1 pourrait ne pas être sans conséquences.