MMA - UFC : Saint-Denis veut "enflammer le Madison Square Garden"

MMA - UFC : Saint-Denis veut "enflammer le Madison Square Garden"©Panoramic, Media365

Paul Rouget, Media365, publié le jeudi 09 novembre 2023 à 08h05

Opposé à Matt Frevola samedi au Madison Square Garden lors de l'UFC 295, Benoît Saint-Denis compte bien encore faire des étincelles à New York, pour son premier affrontement contre un Top 15, qu'il pourrait intégrer en cas de nouveau succès.

Samedi soir à New York, vous affrontez l'Américain Matt Frevola, votre premier adversaire du Top 15 de l'UFC. A quoi vous attendez vous ?
L'objectif, c'est d'enflammer le Madison Square Garden samedi. Frevola est un mec qui a besoin de challenges pour se motiver, il est dur mentalement et dur au mal, complet et bon puncheur. Je pense que ça va être un super combat mais un combat dur. Je me suis bien préparé, j'ai hâte d'être dans l'octogone face à lui et que ça commence.

« Deux vétérans qui s'affrontent »

Vous êtes tous les deux d'anciens militaires, et il avait évoqué l'idée de vous voir vous affronter avec des shorts de type camouflage. Est-ce que ce sera le cas ?
Si Dana White (le patron de l'UFC, ndlr) veut le faire, ça se fera. Ce serait quelque chose de l'ordre de l'exceptionnel, mais ça ferait sens parce que ce sont deux vétérans qui s'affrontent lors du « Veterans Day », le jour de l'armistice pour nous, ou « Armistice Day » comme ils disent ici. Ce serait avec plaisir mais ça reste un détail pour moi, l'objectif c'est surtout de gagner le combat.

Avez-vous l'impression d'être passé dans une autre dimension après votre nouveau succès avant la limite, contre Thiago Moises lors du deuxième UFC Paris ?
La vie de combattant, c'est étape par étape, donc chaque victoire te rapproche de l'objectif ultime, qui est de devenir champion à l'UFC. Plus tu t'en rapproches, plus il y a de visibilité donc, forcément, on ressent qu'il y a de plus en plus d'engouement.

« Makhachev, ce serait un combat incroyable »

Une série qui n'est pas passée inaperçue au sein de la très relevée division des légers (-70kg), notamment chez le champion, Islam Makhachev...
Makhachev et la ceinture, c'est l'objectif final, mais il faut passer beaucoup d'étapes avant. Taper Frevola, et sûrement un ou deux mecs de plus derrière pour pouvoir se permettre ce luxe. Ce serait un combat incroyable, avec en jeu l'objectif final de tout combattant. Actuellement, c'est lui le champion, il est plutôt complet, c'est un très bon technicien et c'est possible qu'il soit encore champion si un jour j'arrive jusque-là. Et on va travailler pour y arriver. Après, je pense que mes deux dernières performances ont été très bonnes, donc, forcément, le haut niveau des - 70kg regarde ce qu'il passe dans la catégorie. Tant mieux si ça marche fort, mais il faut continuer à prouver en battant les meilleurs.

« Essayer de ne pas s'éparpiller »

Votre entraîneur, Daniel Woirin, a déclaré qu'il préférerait que vous n'alliez pas trop « à la bagarre » avec cet adversaire, qu'est-ce cela vous inspire ?
A force de l'entendre et d'entendre tout le monde dire ça, tu peux inconsciemment y penser. C'est l'un des rares domaines où il est vraiment dangereux, c'est son point fort. Mais c'est quelque chose que j'aime faire aussi, c'est aussi un de mes points forts. Après, ce qui peut être difficile, quand on commence à avoir de la réussite, c'est de ne pas être grisé par le feu de l'action, de rester froid et de prendre de la distance, en restant dans la stratégie de combat. Il faut essayer de ne pas s'éparpiller. Et ça, effectivement, c'est quelque chose qu'on obtient avec l'expérience, et avec le temps. Il ne faut pas oublier que j'ai commencé le MMA en 2019, donc j'avais un gros déficit d'expérience à rattraper. Aujourd'hui, je commence à être épanoui, à me sentir bien dans l'octogone et à appliquer correctement les stratégies. Il faut continuer à peaufiner ça, à m'améliorer pour être le plus performant possible.

Que pouvez-vous nous dire sur votre relation avec cet entraîneur très expérimenté, qui n'a pas toujours été reconnu à sa juste valeur en France ?
Daniel est vraiment un personnage, il est très authentique, avec son franc-parler. Ce qui fait aussi sa réussite en tant qu'entraîneur et en tant que coach, et qui peut également, parfois, le desservir dans les médias. Mais il reste lui-même. C'est quelqu'un qui est très honnête, qui a des valeurs fortes, et c'est quelque chose que j'apprécie. Je ne pourrais pas travailler avec quelqu'un qui n'est pas en adéquation avec ma philosophie de vie. L'ensemble des gens qui m'entourent, qui sont là pour m'aider à performer, ont d'ailleurs des valeurs saines et un bon état d'esprit. Et Daniel, tout le monde le connaît à l'UFC, il est très respecté. Il y a ses titres, le fait d'avoir entraîné plusieurs grands champions, d'avoir des centaines de coins à l'UFC voire plus... Il a entraîné Anderson Silva, Victor Belfort, Lyoto Machida, Dan Henderson, et fait des combats qui sont entrés dans l'histoire du MMA comme le KO de Fedor (Emelianenko) avec « Hendo » (Dan Henderson), ou ses trois ceintures avec Anderson Silva... Donc il a ce palmarès-là, un vrai pedigree, et il n'a rien à envier aux plus grands coachs américains. Il est allé au plus haut niveau, il a réussi au plus haut niveau et aujourd'hui il se fait plaisir. Il continue à le faire par passion parce que c'est avant tout un passionné, donc c'est un bonheur d'avoir un mec comme lui.

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