Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 07 novembre 2024 à 12h13
Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié est revenu lors d'une conférence de presse sur ses choix pour le match contre le Japon. Il a choisi de faire confiance aux jeunes, mais assure que les plus expérimentés ne sont pas écartés du groupe.
Fabien Galthié, avec ce XV de France à 25 ans et 25 sélections de moyenne, entrez-vous dans une nouvelle ère ?
Je parlerais plutôt de continuité et d'émulation. Il n'y a qu'un seul nouveau capé, Tevita Tatafu. On a eu la chance de pouvoir travailler deux semaines avec 42 joueurs, et c'est l'équipe qui semble la plus en forme du moment.
Pourquoi avoir choisi la paire Gailleton-Moefana au centre ?
En raison de la performance du moment, de l'état de forme, et aussi du vécu avec nous. Ils ont des sélections, plus pour Yoram qu'Emilien (28 contre 3, ndlr). Déjà avec les U20, Emilien venait avec nous travailler le mardi et le mercredi, également lors de la préparation de la Coupe du Monde. Il connait bien l'environnement équipe de France. Yoram a joué au centre et à l'aile avec nous, il a souvent été performant. Il a été replacé en 12 en club et il est performant. On a peu d'occasions de développer l'expérience collective, ce sera une première occasion pour eux.
Galthié : "Quand les jeunes arrivent, ils ont un niveau de maturité consistant"
Pour la charnière Dupont-Ramos, vous avez privilégié le vécu commun, justement...
En premier lieu, c'est grâce à leur talent, leur potentiel, leur niveau de jeu. On prend les joueurs les plus performants du moment, et cette charnière s'impose naturellement. Matthieu Jalibert compte pour nous, il performe avec son club.
Un mot sur Grégory Alldritt et Alexandre Roumat ?
Si Greg est sur le terrain, c'est qu'il est en forme. Il a répondu à nos attentes, il avait besoin de retrouver cette équipe, les joueurs sont heureux de le retrouver à Marcoussis. J'ai ressenti beaucoup d'énergie et de détermination chez Greg. Alexandre Roumat, comme Thomas Ramos, nous a aidés en fin de Tournoi à finir deuxièmes. Depuis qu'il est à Toulouse (2022, ndlr), il enchaîne les titularisations et les grosses performances, il joue en 8, il peut jouer en 7 ou en 4, il a de grandes qualités sur les phases aériennes de conquête. Il joue aussi très bien au sol, défend bien sur l'homme. Il mérite de débuter face au Japon.
Existe-t-il encore un groupe « premium » ?
On a la chance de profiter de l'excellent travail des clubs. Quand les jeunes arrivent, ils ont un niveau de maturité consistant, ça crée une émulation. Même s'ils sont finisseurs ou pas sur la feuille de match, on compte sur les joueurs qui ont du vécu avec nous pour voyager sur cette vision à trois ans. On veut conserver nos meilleurs joueurs qui ont vécu ces cinq années avec nous, mais ils ont besoin de se régénérer. Quel que soit leur âge, ces joueurs peuvent encore capitaliser sur leur potentiel pour revenir avec nous.
Gatlhié : "J'ai beaucoup d'admiration pour Gaël"
Des joueurs comme Gaël Fickou, Charles Ollivon ou Jonathan Danty sont-ils déclassés ?
Je pousse tous les joueurs qui ont un potentiel à avoir un focus sur l'équipe de France, à venir chercher le maillot. Il n'y a pas de rupture. Mais il n'y a pas de zone de confort en équipe de France. Gaël (Fickou) a joué tous les matchs avec nous, ce n'était pas un cadeau, c'est car il le méritait. Être dans les 23, ce n'est pas un déclassement. C'est un projet collectif, sur trois ans. J'ai beaucoup d'admiration pour Gaël, comme pour Charles Ollivon, Romain Taofifenua, je ne vais pas les citer tous. Nous comptons sur eux et ils le savent, ils vont revenir.
Cette composition d'équipe ressemblera-t-elle à celle contre les All Blacks ?
Tout le monde a la possibilité de jouer. Après, il faut regarder notre histoire, notre vécu commun. Ce sera notre deuxième match de la saison, Les Blacks, eux, termineront leur sixième mois de vie ensemble, leur troisième compétition et ce sera leur 13eme ou 14eme match. On doit aussi gérer des impératifs d'expérience collective et ça compte beaucoup dans notre composition d'équipe.
Allez-vous tourner votre jeu vers l'attaque ?
On essaye toujours d'aller vers l'avant, et pour ça il faut avoir le ballon. La volonté de faire évoluer notre jeu est permanente. Tout le monde s'observe, cherche à éliminer les points forts de l'autre. On doit s'adapter, on se prépare sur des scénarios plus que sur un plan. On s'entraine à identifier quelles sont les clés qui peuvent nous aider à jouer juste dans un scénario, ou bien prendre la main et imposer notre scénario. Ce qui fait aussi évoluer le jeu, ce sont les règles. Nous on est en début de saison, nos adversaires sont en fin de saison, ils ont déjà joué avec ces règles, on suppose que ces règles vont impacter le jeu.