Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 10 octobre 2023 à 15h25
Abdelatif Benazzi et tous les fans de rugby français en font encore des cauchemars. Le 17 juin 1995 à Durban, en demi-finales du Mondial sud-africain, les Bleus ont perdu un match qu'ils n'auraient sans doute jamais dû perdre.
La France et l'Afrique du Sud ne se sont affrontés qu'une seule fois en Coupe du Monde... et quelle fois ! En demi-finales de l'édition 1995, en Afrique du Sud, les Bleus ont vécu le sentiment d'une terrible injustice. Le terrain est gorgé d'eau et le coup d'envoi retardé d'une heure et demie, puis les Springboks l'emportent 19-15 avec un essai non valable, et surtout trois essais refusés aux hommes de Pierre Berbizier, dont un pour Fabien Galthié. Un match qui n'est évoqué que brièvement, et de manière pro-sud-africaine, dans le film Invictus de Clint Eastwood sorti en 2009 et qui relate le parcours des champions du monde sous l'oeil de Nelson Mandela (joué par Morgan Freeman, tandis que Matt Damon joue le capitaine François Pienaar).
Berbizier : "Une des plus grandes escroqueries de l'histoire du sport"
Abdelatif Benazzi semblait bien avoir aplati sur la ligne, au minimum, à deux minutes de la fin. Mais il n'y avait pas de vidéo... Pour le sélectionneur Pierre Berbizier, "c'est l'une des plus grandes escroqueries de l'histoire du sport" en évoquant notamment une contamination alimentaire à la veille du match, répétée ensuite selon lui pour la finale face aux All Blacks : "Il est clair que la dimension politique l'a emporté sur le sportif. L'équipe de France était la meilleure sur les quinze derniers jours."
L'arbitre gallois M. Bevan était-il vraiment neutre ? La légende continue de laisser croire le contraire. "Oui, j'ai aplati sur la ligne, reprenait Abdelatif Benazzi en 2011. Mais dans le vestiaire, après le match, je dis aux gars que je n'ai pas aplati, pour qu'il n'y ait pas de frustration et que tout le monde se tourne vers le match pour la troisième place contre les Anglais, que l'on avait pas battus depuis six ans. Ce que je regrette le plus, en fait, c'est que l'arbitre refuse très vite l'essai, sans même consulter ses assistants. Et puis l'essai des Springboks n'est pas valide. François Pienaar, que j'ai connu plus tard comme entraîneur aux Saracens, me l'a confirmé..."