Mathieu WARNIER, Media365, publié le lundi 04 janvier 2021 à 10h25
Après l'annonce par Bayonne d'une propagation du variant britannique du coronavirus en ses rangs, faisant suite au match de Challenge Cup face à Leicester, une fronde pourrait s'organiser au sein des clubs français.
Remodelées afin de permettre leur organisation cette saison dans un calendrier resserré, la Champions Cup et la Challenge Cup connaîtront-elles une conclusion ? Ce dimanche, après avoir eu confirmation de la contamination de leurs joueurs par le variant britannique du coronavirus, les dirigeants de l'Aviron Bayonnais ont décidé de mettre un terme immédiat à leur participation à la Challenge Cup cette saison. Le club basque a renoncé à son déplacement à Leicester le 15 janvier puis à la réception des Zebre le 22 janvier, la rencontre face aux Tigers le 19 décembre dernier étant à l'origine de la propagation du virus au sein de l'effectif ciel et blanc. Une décision que le président bayonnais Philippe Tayeb justifie par un protocole sanitaire « défaillant » mis en place par l'EPCR, qui se base sur des tests effectués six jours avant les rencontres puis sur un traçage des contacts. Médecin en chef de Lyon, Jean-Philippe Hager abonde dans le sens du dirigeant bayonnais. « Un test à J-6 quand le temps d'incubation est de cinq jours est un non-sens, a déclaré ce dernier dans les colonnes du quotidien L'Equipe. Et avec mes collègues nous avons pensé que notre responsabilité, devant la propagation d'une nouvelle souche plus contagieuse en Angleterre, était de tirer le signal d'alarme. » A titre de comparaison, la LNR impose aux clubs des tests de dépistage trois jours avant les rencontres de Top 14 et de Pro D2.
Bayonne appelle à la solidarité des clubs français
Une critique de l'instance européenne reprise par le président de la Commission Médicale de la LNR, Bernard Dusfour, dans des propos recueillis par le quotidien L'Equipe. « Depuis le mois de septembre, nous répétons que nous ne sommes pas d'accord avec leur façon de gérer les cas positifs », a déclaré ce dernier, qui appelle à la mise en place d'un protocole plus proche de celui appliqué en France alors que c'est le modèle britannique qui est suivi par l'EPCR depuis le début de la saison. Des critiques qui rappellent la prise de position de Bernard Lemaître, président du RC Toulon, après son refus d'affronter les Scarlets lors de la deuxième journée de la phase de poules de la Champions Cup. Face à cette situation, selon une information rapportée par Canal+, Philippe Tayeb a pris contact avec ses homologues et lancé un appel à la solidarité avec l'Aviron Bayonnais, qui se matérialiserait par un boycott général des clubs français. « Il faut hausser le ton. Tout ceci met en danger nos championnats, a confié au quotidien L'Equipe, le président du Castres Olympique, Pierre-Yves Revol. A Castres, nous nous interrogeons vraiment sur le fait d'aller jouer à Newcastle dans deux semaines. » Alors que Bayonne a déjà tourné le dos à l'Europe, plusieurs clubs songent sérieusement à faire de même tels Toulon, le Stade Français Paris ou encore Castres. A deux semaines de la conclusion de la phase de poules des deux compétitions, un retrait tricolore pourrait en sonner le glas de manière prématurée.