Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 25 février 2024 à 19h20
Alors que Nikola Karabatic dispute la dernière saison de sa carrière, le club de Montpellier a décidé de ne pas célébrer le joueur qui a porté ses couleurs pendant six saisons et demie. Un choix assumé par le président du MHB Julien Deljarry.
Du côté de Montpellier, on a la rancune tenace. L'affiche de la 18eme journée de Liqui Moly StarLigue a vu le club héraultais s'incliner ce dimanche face au PSG pour ce qui devrait être le dernier match de championnat de Nikola Karabatic face au club qui a lancé sa carrière en 2002 et dont il a porté les couleurs durant six saisons et demie. Toutefois, aucun hommage n'a été rendu au joueur qui a participé au premier sacre européen du MHB en 2003 alors que bon nombre de clubs du championnat de France ont souhaité saluer à leur manière le parcours d'un monument du handball français. Un choix qui a été totalement assumé par le président du club montpelliérain Julien Deljarry, qui s'est exprimé sur le sujet en amont de la rencontre au micro de beIN Sports. « Il n'y a pas d'animosité, il n'y a pas de problématique, a confié ce dernier. On a une histoire et je ne peux pas célébrer plus de dix ans après un joueur qui a fait partie d'un groupe ayant mis en péril le club. »
Deljarry a voulu « protéger l'institution »
Pour comprendre l'attitude du club héraultais envers Nikola Karabatic, il faut se remémorer l'affaire qui a choqué le petit monde de la balle pégueuse en 2012. Le demi-centre international français, son frère Luka Karabatic et plusieurs autres joueurs de Montpellier ont parié contre leur équipe concernant le score à la mi-temps du match disputé à Cesson-Rennes le 12 mai 2012. Or, les Bretons avaient bien eu un avantage de trois longueurs au moment de retrouver leur vestiaire, ce qui a provoqué des accusations de tricherie contre les joueurs incriminés. Ce que Nikola Karabatic a toujours nié malgré une condamnation en juillet 2015 à deux mois de prison avec sursis pour escroquerie, peine à laquelle s'est ajoutée une amende de 10 000 euros et qui a été confirmée en appel en février 2017. Plus d'une décennie après, cette affaire n'a pas été oubliée dans l'Hérault avec Julien Deljarry qui a voulu « protéger l'institution » en refusant de célébrer Nikola Karabatic.
Canayer n'avait pas été salué à Paris
« C'est pour rester cohérent avec notre histoire, a ajouté le patron du MHB. Il y a eu un groupe de joueurs à l'époque qui ont été impliqués dans les paris sportifs. S'il y a dix ans, mon père ne trouve pas 15 à 17 chefs d'entreprise qui investissent chacun 100 000 euros pour sauver le club, il n'y a pas ce spectacle aujourd'hui (dimanche). » S'il concède que « Nikola Karabatic a été ovationné partout, dans tous les stades », Nicolas Deljarry a noté que cela n'avait pas été le cas concernant Patrice Canayer, qui quittera son poste d'entraîneur du club héraultais à l'issue de la saison, lors du match aller dans la Capitale. « Patrice Canayer a entraîné deux clubs, Montpellier et Paris, et il n'a pas été ovationné à Paris, a-t-il rappelé. Il n'y a pas d'obligation de la Ligue de faire ces ovations. Personne n'a été choqué que Patrice ne soit pas ovationné à Paris. » Il ne faudra donc pas s'attendre à un geste envers Nikola Karabatic le 20 mars prochain, quand le PSG reviendra à Montpellier dans le cadre des demi-finales de la Coupe de France.