Clément Pédron, Media365, publié le jeudi 07 septembre 2023 à 20h27
À quelques heures du premier match de la saison du Paris Saint-Germain, le capitaine Luka Karabatic a fait le bilan de la saison écoulée avant de se projeter sur la nouvelle. Cette dernière aura un goût spécial puisque son frère Nikola, fera ses adieux à l'issue de cet exercice.
Luka, vous avez récemment annoncé votre prolongation de contrat jusqu'en 2025 avec le Paris Saint-Germain. C'était un choix évident ?
Oui, ça s'est fait assez naturellement. J'ai senti une grande confiance de la part du club. De mon côté, je me sens très bien à Paris, je suis vraiment investi dans ce projet. Je suis en plus capitaine et je sens la confiance de mes coéquipiers et du staff. C'était une volonté des deux côtés de prolonger l'aventure, on n'a pas tergiversé longtemps. Je suis très heureux de cette décision et de pouvoir m'inscrire dans la durée. Si tout va bien, j'aurais passé plus de dix ans au club et pour moi, c'est un honneur et une fierté de porter ce maillot depuis si longtemps.
Avez-vous déjà songé à votre fin de carrière ?
Non, je ne me suis fixé aucune limite. La décision se fera en fonction de mon corps, de l'envie et de la motivation. Tant que je prendrais du plaisir sur le terrain avec mes coéquipiers, à me faire mal et à batailler au sein de cette équipe, je continuerais. Je ne forcerais rien. La notion de plaisir sera importante dans cette décision. Je ne veux pas être là pour être là. Je veux toujours jouer en ayant un objectif et avec l'envie de gagner et d'être performant.
Comment vous sentez-vous à l'aube de cette saison ?
Je me sens bien, la préparation s'est bien passée. Physiquement, le corps répond bien. Mentalement, l'envie est toujours là tout comme le plaisir. Tant que ces deux signaux sont présents, c'est le plus important. Il y a de l'excitation à démarrer cette nouvelle saison, on a déjà hâte de voir la suite.
Après une neuvième saison remportée de suite en Liqui Moly Starligue, la question des objectifs...
Ce sont les mêmes objectifs chaque année. On veut essayer de conserver notre titre. C'est de plus en plus difficile comme on l'a vu l'année dernière où on a bataillé jusqu'à la fin. On veut à nouveau gagner le championnat et franchir un nouveau pallier en Ligue des Champions. Atteindre le Final Four est l'objectif premier mais on veut gagner cette compétition.
Vous avez récemment battu le HBC Nantes à l'occasion du Trophée des Champions, que retenez-vous de ce match ?
On a bien répondu dans l'adversité premièrement. Nantes était arrivé avec de grandes ambitions et avait envie de bousculer la hiérarchie. D'entrée de jeu, on a montré qu'il fallait toujours compter sur nous, qu'on était toujours là malgré les départs qu'on peut avoir chaque année. L'équipe était prête et elle a pu aller chercher ce titre que l'on avait pas eu depuis un certain temps (2019).
"Niko est prêt à encaisser cette dernière saison"
Que retenez-vous de cette saison ?
C'est une saison très réussie. Il y a eu de l'adversité tout au long du championnat. Il a fallu être patient. On a eu pas mal d'aléas qui nous ont handicapés comme des blessures et je pense à Niko (Nikola Karabatic) qui a loupé la deuxième partie de la saison. On a dû montrer de l'unité. Je suis particulièrement content de la manière dont on a négocié cette fin de saison pour empocher ce titre en championnat. Nous sommes aussi passés à deux doigts de se qualifier en finale de la Ligue des Champions. Ça reste une grande saison réalisée.
Cette défaite en demi-finale contre Kielce (25-24) constitue toujours une amertume ?
Oui évidemment. Nous étions vraiment tout près de l'emporter pour accéder à la finale. On a déjà eu la chance de la disputer (en 2017, défaite contre Vardar Skopje 24-23) donc il y a de la déception ne pas réussir à y retourner. Il y a de la tristesse par rapport à ça mais ça reste le sport de haut niveau. On a aucun regret à avoir, on s'est battu jusqu'au bout et c'est le plus important.
Avec le recul, vous savez ce qui n'a pas été ?
Nous avons été présents dans tous les secteurs du jeu. Quand vous perdez d'un but comme ça, sur un ballon perdu à la fin... C'est difficile d'analyser la chose. Ça se joue sur des détails, sur des prises de décision à tel ou tel moment. Je pense que nous sommes tout de même sur la bonne voie.
Votre frère Nikola s'apprête à participer à sa dernière saison en tant que joueur professionnel, comment l'aborde t-il ? Comment vous sentez-vous par rapport à cette dernière danse ?
Il veut essayer de profiter un maximum, prendre le plus de plaisir possible. Je veux créer le plus de souvenirs possibles et de moments forts avec Niko. On sait que ce sont nos derniers moments ensemble. Il faut profiter de chaque instant et de chaque match. Il a toujours été extrêmement prêt physiquement et même si il a un âge avancé de sportif de haut niveau, j'ai aucun doute sur le fait qu'il soit prêt à encaisser cette dernière saison.
Quand vous avez gagné ce Trophée des Champions contre Nantes ensemble, vous avez eu le temps de vous dire que c'était le dernier avec lui ?
Tu le sais, tu es confronté à cette nouvelle tous les jours. Tu peux y penser. Là, c'était un trophée, donc c'était un peu particulier. Quand ça sera la saison, ça sera différent. Ça sera pas toujours un climax d'émotions même si peut-être qu'à chaque déplacement il sera confronté à des choses qui seront faites en son honneur ou des choses qui lui rappelleront que c'est la dernière. On verra.