Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le mardi 20 février 2024 à 17h59
La Fédération internationale d'athlétisme réfléchit à revoir le règlement du saut en longueur et à faire disparaître la planche d'appel.
À quelques mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, que les sauteurs et sauteuses en longueur se rassurent, leur sport ne va pas changer. En revanche, pour ceux de Los Angeles 2028, rien n'est moins sûr... Invité du podcast Anything but Footy, Jon Ridgeon, le directeur général de World Athletics, a expliqué qu'une réflexion est actuellement menée autour de la planche d'appel, qui pourrait tout simplement disparaître. Et c'est toute la discipline qui pourrait être chamboulée.
Création d'une « zone de saut »
Pourquoi donc World Athletics veut-il bousculer les règles du saut en longueur ? Selon Jon Ridgeon, la Fédération internationale a constaté qu'aux Mondiaux 2023 de Budapest, 33 % des sauts étaient mordus, ce qui nuit à la qualité du spectacle télévisé. Pour y remédier, le nouveau format envisagé verrait tous les sauts validés à condition qu'ils partent d'une nouvelle « zone de saut ». La distance du saut serait alors mesurée à partir de l'impulsion. Ce qui signifie une disparition de la planche d'appel et de la plasticine pour détecter les sauts mordus. Une vraie révolution, que ce soit pour les athlètes comme pour les juges, sans parler des moyens technologiques devant être mis en œuvre.
Carl Lewis monte au créneau
Une révolution qui n'a pas manqué de faire réagir les spécialistes, à commencer par Carl Lewis, quadruple champion olympique et double champion du monde à la longueur. « La longueur est l'épreuve la plus difficile de l'athlétisme, et cette réforme en ferait disparaître l'élément technique le plus délicat, a expliqué l'Américain sur X (anciennement Twitter). Est-ce qu'on agrandit le panier de basket parce que beaucoup de joueurs ratent leurs lancers francs ? » Une réaction à laquelle s'attendait la Fédération internationale, qui va d'abord procéder à des tests et qui n'exclut pas de rétropédaler. « Nous allons passer les prochains mois à tester cette réforme avec de très bons athlètes. Si les tests ne sont pas concluants, nous en resterons là, a expliqué Jon Ridgeon. (...) Vous ne pouvez pas apporter de changement dans un sport qui a été inventé il y a 150 ans sans susciter une certaine polémique. Mais cette réforme ne devrait pas être utilisée en compétition avant 2026. On veut la tester pendant les deux ans à venir. »