Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 27 février 2024 à 17h53
L'allaitement est la raison n°1 évoquée, mais pas uniquement, pour les athlètes féminines de l'équipe de France.
Clarisse Agbegnenou allait s'organiser pour dormir à l'hôtel afin de passer les nuits avec sa fille, durant Paris 2024. Le CNOSF a visiblement entendu le message et va mettre à disposition des chambres d'hôtel pour les femmes voulant allaiter durant la compétition, à proximité du village olympique où elles pourront séjourner le reste du temps - mais sans leurs enfants, en tout cas pas pour les nuits. C'est aussi dans cet établissement, en l'occurrence l'hôtel Pleyel, que l'espace famille de 100 m² déjà évoqué récemment sera mis en place.
Genest : "Sans ma fille, je n'aurais pas supporté"
"Il y a des règles à respecter, mais on veut offrir les meilleures conditions d'équilibre et prendre en compte la parentalité, y compris pour les pères", détaille l'ancienne escrimeuse et médaillée olympique Astrid Guyart, désormais secrétaire générale du CNOSF (Comité national olympique et sportif français). La mesure sera ensuite étendue aux Jeux paralympiques pour les enfants de zéro à trois ans, sans confirmation du lieu pour le moment. "Ce sont des mesures dérogatoires", rappelle tout de même Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique et elle aussi ancienne championne en athlétisme.
"Les athlètes pourront dormir dans des chambres doubles, avec un accompagnant qui prendra évidemment le relais quand l'athlète partira à l'entraînement ou en compétition, précise encore Astrid Guyart. Ce qui permet de ne pas casser le rythme parents-enfants, notamment au travers de l'allaitement." L'ex-fleurettiste veut un dispositif pérenne, "pas uniquement parce que c'est à la maison" mais aussi pour Los Angeles et donc dès les Jeux d'hiver italiens en 2026. Elle reconnaît qu'Amel Majri et les Bleues du football ont introduit le sujet à bon escient, la joueuse de l'OL obtenant de la FFF la possibilité de partir au Mondial en Australie avec sa fille - et même de l'avoir avec elle à Clairefontaine. Manon Genest a été médaillée de bronze aux Mondiaux paralympiques en saut en longueur et a pu également profiter de sa fille : "Sinon, je n'aurais pas supporté. J'ai fait toute ma saison dernière avec des nuits hachurées et j'ai eu cette médaille, c'est la preuve qu'un enfant donne une force qu'on n'a pas avant."