Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 27 avril 2024 à 23h13
Le phénix Audrey Tcheuméo renaît de ses cendres, en dépit d'un contexte personnel difficile.
Et de cinq pour Audrey Tcheuméo, désormais quintuple championne d'Europe sept ans après son dernier titre (2011, 2014, 2016, 2017 et donc 2024), grâce à son succès en finale des -78 kg contre l'Allemande Anna-Maria Wagner (ippon). A croire que sa non-sélection pour Paris 2024 - sa deuxième d'affilée après Tokyo - l'a surmotivée, avec des victoires successives face à Nadezhda Tatarchenko en 23 secondes, puis la double championne en titre Alina Boehm qui s'était imposée récemment devant la Française, et ensuite la n°1 mondiale Inbar Lanir pour accéder à la finale.
"J'avais décidé de prendre du plaisir"
A la sortie du tatami, pour L'Equipe, elle traduisait cette hargne en mots : "A la fin du combat, je me suis dit tu tombes sept fois, tu te relèves huit fois, faut jamais abandonner, toujours garder le cap et aller de l'avant. Je suis allée jusqu'au bout, j'ai profité des opportunités et je ne me suis pas posée de questions. J'avais décidé de me faire plaisir d'être moi-même et de faire mon judo. Et j'ai grave pris du plaisir."
Christophe Massina, le directeur de l'équipe de France féminine, salue "un exemple d'abnégation" : "Elle n'a rien lâché, elle est restée dedans en finale, c'est une grande championne. Dans cette catégorie des -78 kg, on a deux grandes championnes avec Madeleine Malonga, comme en +78 kg. Ce qui est important, c'est qu'on a réussi à maintenir la dynamique." L'envie d'aller chercher des titres, c'est aussi ce qu'a relevé le dirigeant, qui admet un moment particulier dans cette préparation olympique : "Il y a besoin que celles qui ne sont pas sélectionnées fassent des performances et avancent."