Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 19 septembre 2024 à 14h19
Dernier vainqueur français du Tour de France, en 1985, Bernard Hinault se désole de ne toujours pas avoir de successeur, même s'il "faut toujours espérer".
40 ans. On fêtera l'an prochain les 40 ans de la cinquième et dernière victoire de Bernard Hinault sur le Tour de France, vainqueur en 1978, 1979, 1981, 1982 et donc 1985. Depuis, plus aucun coureur tricolore n'a réussi à remporter la Grande Boucle. Et on compte neuf podiums depuis 40 ans : d'abord Hinault, deuxième en 1986, puis Jean-François Bernard, troisième l'année suivante et Laurent Fignon, fameux dauphin de Greg LeMond pour huit petites secondes en 1989. Richard Virenque a ensuite fini troisième du Tour en 1996 et deuxième en 1997, et il a ensuite fallu attendre 17 ans, jusqu'en 2014, pour retrouver trace d'un Français sur le podium. Ils étaient même deux, puisque Jean-Christophe Péraud avait terminé dauphin de Vincenzo Nibali alors que Thibaut Pinot s'était classé troisième. Les deux derniers podiums sont eux l'œuvre de Romain Bardet, deuxième derrière Christopher Froome en 2016 puis troisième l'année suivante.
"On ne peut pas lutter"
Cette année, aucun Français n'a réussi à se hisser dans le Top 10 final, avec comme meilleur classement une 13e place pour Guillaume Martin. Et il n'y a priori pas de raison que cela change en 2025, au grand désespoir d'Hinault, par ailleurs fan de Tadej Pogacar, vainqueur de son troisième Tour cet été. "Un Français qui gagne le Tour ? On n'a rien pour l'instant... mais il faut toujours espérer, confie le Breton, interrogé par Cyclism'Actu. Même en étant un grand pays de vélo, si on n'a pas le super champion qui domine comme peut l'être Tadej Pogacar, on est là mais sans plus. Quand on aura trouvé un Tadej Pogacar ou un Remco Evenepoel, qui sont des 1 000 cm3 alors qu'on n'a que des 750 en France, alors peut-être qu'on aura trouvé mon successeur au palmarès du Tour. Si on n'a pas le gros moteur, on ne peut pas lutter." Et le « Blaireau » se dit "un peu désolé de ne pas avoir un successeur depuis 40 ans. On a déjà eu des coureurs français qui étaient très bons chez les jeunes, mais on ne les a pas vraiment vus ensuite chez les professionnels, et c'est ça qui est dommage. Certains étrangers arrivent à confirmer, eux."