Sécurité : Le syndicat français des coureurs appelle à une prise de conscience

Sécurité : Le syndicat français des coureurs appelle à une prise de conscience ©Icon Sport, Media365

Mathieu Warnier, Media365 : publié le vendredi 05 avril 2024 à 23h15

Alors que le début de saison a été marqué par de nombreuses chutes violentes, le président du syndicat français des coureurs demande l'organisation d'une grande concertation sur le sujet de la sécurité dans le cyclisme professionnel.

C'est sans doute la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ce jeudi, la 4eme étape du Tour du Pays basque a été marquée par une violente chute dans une descente. Des coureurs de premier plan tels Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel ou encore Primoz Roglic ont été impliqués à divers degrés, ce qui pourrait remettre en cause leur programme pour la suite de la saison, notamment le Tour de France. Des incidents qui ont remis sur le devant de la scène la question de la sécurité avec des réactions immédiates comme l'installation d'une chicane avant la Trouée d'Arenberg sur Paris-Roubaix. Toutefois, une réflexion plus importante sur le sujet pourrait être lancée. A l'image de Marc Madiot, c'est ce pourquoi milite Pascal Chanteur, président du syndicat français des coureurs dans un entretien accordé à RMC Sport. Alors qu'il met en cause le fait que « l'évolution technologique fait qu'aujourd'hui ça roule plus vite », l'ancien coureur assure qu'il y a « du matériel qui n'est pas adéquat par rapport au très haut niveau et ça c'est juste pas normal ».

Chanteur veut « des états généraux sur la sécurité »

« Il y a un vrai problème et je pense qu'il va falloir se mettre autour d'une table et puis faire des états généraux sur la sécurité et là je ne parle pas uniquement de l'urbanisme, a-t-il confié. Aujourd'hui, le matériel mis à disposition des coureurs est tellement avant-gardiste, technologique, parce que les vélos sont de plus en plus rigides et aérodynamiques. » La démocratisation des freins à disque est également dans le viseur de Pascal Chanteur, lui qui assure que c'est « la première bataille qu'on a perdue » en matière de sécurité. « Sur du freinage d'anticipation, c'est merveilleux, a-t-il affirmé. Mais dès que vous êtes dans du freinage d'urgence et que l'instinct de sauvegarde fait que vous êtes dans le blocage, immédiatement vous partez à la faute parce que vous gardez de l'adhérence. » Interrogé sur une possible intervention de l'Union Cycliste Internationale (UCI), Pascal Chanteur assure que ça doit être un travail de l'ensemble des parties prenantes. « L'UCI n'est pas seule dans l'histoire sauf que c'est notre organe de régulation et à un moment donné il faut qu'elle le montre, » a-t-il affirmé.

Chanteur : « Les coureurs, ils ont des freins »

Pascal Chanteur a alors fait un parallèle avec une autre discipline. « Rappelez-vous la F1. A un moment tout le monde s'est mis autour d'une table pour ralentir les véhicules », a-t-il confié. Déclarant que « la sécurité, c'est l'affaire de tous », le patron du syndicat français des coureurs veut les responsabiliser. « Les coureurs, ils ont des freins. Ils ont le droit de les utiliser aussi aussi, a-t-il déclaré. Il y a des coureurs qui passent de junior à professionnel, et y a de moins en moins d'éducation, il y a de moins en moins de formation. » Il lance également l'idée de cartons jaunes et de cartons rouges pour pousser les coureurs à réagir, assurant que « ça va dans le bon sens » mais sans exonérer les industriels de leur responsabilité dans l'évolution du matériel. « Ils vendent plus de vélo à patins, ils vendent que des vélos à disques, a confié Pascal Chanteur. Très bien. Mais aujourd'hui, les premiers tributaires de la situation c'est nous. A un moment donné il va falloir être fort et se dire là il y a un problème et le problème c'est pas d'aujourd'hui qu'on le dit. » Il reste maintenant à voir si la question de la sécurité des courses et des coureurs deviendra la priorité qu'elle devrait être.

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