Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 05 avril 2024 à 09h36
Après la violente chute qui a vu plusieurs grands noms abandonner sur le Tour du Pays basque, Marc Madiot, manager de la Groupama-FDJ, dénonce ce vélo qui "va trop vite", et explique pourquoi les chutes se multiplient.
"Le vélo, aujourd'hui, va trop vite, on est en permanence dans la recherche de vitesse, on en est même à faire des comparatifs dans les descentes... À un moment, il va falloir qu'on arrête." Marc Madiot tire la sonnette d'alarme. Après la nouvelle grosse chute lors de la quatrième étape du Tour du Pays basque jeudi, qui a vu les abandons de plusieurs cadors du peloton, comme Jonas Vingegaard, Primoz Roglic et Remco Evenepoel, le manager de la Groupama-FDJ estime qu'il "faut tout refondre et s'inspirer du sport auto", explique-t-il dans des propos rapportés par Ouest-France, alors que les chutes se sont multipliées ces dernières semaines.
"Comme s'ils roulaient avec un téléphone"
Comme son coureur Valentin Madouas, Madiot juge aussi que la concurrence accrue dans le peloton favorise les chutes. "Aujourd'hui, vous pouvez être un très bon coureur physiquement, si vous ne frottez pas, vous n'avez aucune chance de vous en sortir. Les coureurs, c'est normal qu'ils prennent des risques, on les incite", avoue-t-il, avant de pointer du doigt le matériel, comme les freins à disques et les braquets "démentiels" : "Il n'y a plus de temps de réponse dans le freinage." Les oreillettes sont aussi un problème, car "c'est comme s'ils roulaient avec un téléphone, ils sont beaucoup moins concentrés sur la route, puisqu'ils ont soit l'oreillette, soit le capteur de puissance sous le nez. Et nous, on les sollicite."
"Des vélos qui vont de plus en plus vite"
Plus globalement, "tout est fait pour aller de plus en plus vite, sur des routes aménagées pour rouler moins vite. On met des artifices pour ralentir et nous, on arrive avec des vélos qui, à l'inverse, vont de plus en plus vite. Donc, à partir de là, c'est compliqué." Marc Madiot n'épargne pas non plus les organisateurs, même s'il note leur "bonne volonté", comme celle de Thierry Gouvenou, directeur de Paris-Roubaix, qui a décidé d'installer une chicane avant la fameuse Tourée d'Arenberg. "Mais, comme je lui ai dit au téléphone, au lieu de tomber sur les pavés, ça va tomber avant", estime-t-il toutefois.