Quinion ou Moukrime, ces oubliés des championnats d'Europe

Quinion ou Moukrime, ces oubliés des championnats d'Europe©Panoramic, Media365
A lire aussi

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 16 août 2022 à 23h59

Les championnats d'Europe permettent aussi à certains athlètes de très haut niveau d'accomplir leur rêve, mais au prix d'immenses sacrifices personnels et financiers. Grâce à nos confrères de Run-ix.com, la parole leur est donnée.



Il y a Kevin Mayer, Armand Duplantis, Karsten Warholm ou Marcell Jacobs. Mais aux championnats d'Europe de Munich, il y a aussi Aurélien Quinion, recordman de France sur la nouvelle discipline du 35 km marche dont il a été disqualifié en Allemagne. "Dans une semaine, je reprends le travail. J'en enchaîne même plusieurs, je coache à 15h au pôle de la Ligue Ile-de-France puis à mon club de Sannois-Saint-Gratien, et ensuite je suis responsable d'un internat de nuit, de 19h30 à 8h30 du matin. Je m'entraîne le matin et je dors aussi un peu, car il faut récupérer de la nuit de boulot (sourire)."

Il ne dispose pas des aides de la Fédération : "Depuis 2018 ou 2019, je pense qu'on m'a un peu oublié. Je peux comprendre le principe, c'est seulement si tu perfes, mais c'est un peu dur et ça met vachement de pression." Se disant heureux de bénéficier de son CDI, qui lui apporte une certaine sérénité, il espère néanmoins passer pro : "Mais c'est remis en question tous les ans. Difficile de reproduire des épreuves comme les miennes durant la saison, à l'image du marathon. Donc si tu rates la compétition que tu as choisi, c'est fichu et tu perds tout ce que tu avais."


Si le Français prend cette situation avec détachement, c'est un peu plus difficile pour le Belge Tarik Moukrime, éliminé pour sa part en séries du 1 500 m après avoir vaincu un cancer. "Les gens voient ce qu'on met sur les réseaux, les compétitions, mais ils ne voient pas tous les sacrifices, les douleurs et les déceptions." Lui non plus ne perçoit pas d'aide : "C'est une grande fierté d'être là, mais j'avais quand même la pression d'aller en finale pour espérer avoir de l'argent. Je vais vraiment penser à la suite. Continuer comme ça jusqu'à Paris 2024, ce n'est tout simplement pas possible." Le coureur de fond, très ému, explique avoir déjà beaucoup investi personnellement pour aller effectuer des stages en Afrique, mais il n'a pas pu se préparer comme il l'aurait idéalement souhaité avant ces championnats d'Europe.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.