Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 01 juin 2024 à 22h06
Face à Jannik Sinner, dimanche en huitièmes de finale de Roland-Garros, Corentin Moutet sera le dernier représentant français.
Corentin Moutet, qui avait déjà atteint les huitièmes de finale à l'US Open en 2022, continue son petit bonhomme de chemin et sa carrière, fidèle à lui-même. Génial pour quelques-uns, très énervant pour beaucoup d'autres, ses services à la cuillère sont parfois incessants. Son jeu mériterait pourtant un intérêt unanime des amateurs de tennis, tant il est chatoyant. Il assure que ses écarts de comportement et son attitude parfois à la limite de l'irrespect ne sont pas volontaires, même si on a beaucoup de mal à le croire... Bref, c'est le digne successeur de Benoit Paire.
"Mon premier objectif n'est pas de rendre fous les gens"
A l'image de ce dernier, il ne va pas chercher à se renier et peut aussi profiter, comme depuis le début de Roland-Garros, d'ambiances très chaudes. Qui, lui, ne le dérangent pas du tout, bien au contraire. A l'image de son premier tour face à Nicolas Jarry, contre qui un quart de finale à Santiago au mois de mars, chez lui au Chili, avait été bouillant. Moutet n'a pas hésité, avant le match, à appeler le public à faire vivre un gentil enfer à son adversaire. "Mon premier objectif n'est pas de rendre fous les gens, s'exclame-t-il pourtant. J'essaie de jouer mon jeu." Poignée de main plus que limite au Challenger d'Orléans en 2022 contre le Bulgare Adrian Andreev, disqualification la même année à Adélaïde pour insulte à un arbitre, arrêt du match de son propre chef à Naples car il jugeait le court trop glissant... La FFT a dû couper les vivres au rappeur de Neuilly-sur-Seine, qui se juge écorché vif.
Et comme Benoit Paire, il semble pourtant sympathique et intéressant en dehors des courts, lorsqu'il doit s'exprimer et revenir sur ses matchs ainsi que son comportement général : "Des agacements, je pense qu'on en a tous. Certains le montrent plus que d'autres, ça se voit peut-être plus sur ma tête que sur les autres, mais je pense qu'on est tous parfois agacés au fond de nous. C'est un équilibre à trouver pour rester motivé, essayer de se relancer et rester positif, mais sans trop en faire. Parce qu'après, on peut perdre sa concentration et aussi de l'énergie." Enfin, et contrairement à d'autres joueurs français, il est comme un gamin à l'idée de s'être qualifié pour Paris 2024 : "C'est un rêve, c'est mythique. A Paris, c'est l'objectif d'une vie, c'est immanquable."