Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 27 juillet 2024 à 22h49
Bernard Lapasset était l'homme qui a porté le rugby à VII aux Jeux. Forcément, le triomphe bleu est aussi le sien.
Tony Estanguet l'a cité vendredi soir dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture, l'ancien joueur Vincent Clerc - devenu consultant pour France TV - a aussi une pensée quasiment immédiate pour lui après le titre des Français : Bernard Lapasset était une figure du ballon ovale, président de la FFR de 1991 à 2008 puis de l'IRB (Fédération internationale) jusqu'en 2016 avant de basculer vers la co-présidence de la candidature de Paris 2024 au côté de Tony Estanguet. Décédé il y a un peu plus d'un an, le 3 mai 2023, à 75 ans des suites de la malade d'Alzheimer, c'est lui qui avait réussi à instaurer le rugby à VII au programme olympique à partir de Rio 2016.
"Une ère nouvelle de développement"
La flamme olympique est d'ailleurs passée en mai par son village de Louit, dans une vraie démarche d'hommage comme le confirmait alors son fils Sébastien (pour Le Parisien) : "Paris 2024 souhaitait lui rendre hommage, ils ne l'ont jamais oublié. Lorsque le parcours de la flamme a été décidé, les organisateurs ont vu que le convoi agile pouvait passer par notre village."
Le Centre national de Marcoussis a été rebaptisé en son nom, là où toutes les sélections de VII à XV se préparent dans toutes les catégories. C'était donc la moindre des choses pour celui qui, en 2009 à Copenhague, avait donc obtenu le vote décisif du CIO en compagnie notamment de Jonah Lomu pour faire pencher la balance. En 2013, il savourait la croissance en plein boom : "Dès que le VII a eu la possibilité de rentrer dans le monde olympique, on a tout de suite constaté une croissance considérable du nombre de pratiquants et des revenus issus directement du VII. Une cinquantaine de nouveaux pays pratiquent le rugby à VII et il représente déjà 8% des recettes de l'IRB. C'est un outil de promotion et de reconnaissance du rugby. Par le VII, on entre dans une ère nouvelle de développement de notre sport." Un visionnaire qui ne croyait pas si bien dire. Car au-delà du formidable clin d'oeil français, c'est bien une immense fête mondiale qui s'est déroulée dans un Stade de France plein comme un oeuf.