Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 03 décembre 2023 à 20h30
Alors que la Fédération Française de judo a annoncé le 24 novembre dernier une première liste de sélectionnés pour Paris 2024, Amandine Buchard a assuré ne pas apprécier la manière par laquelle cela a été fait, notamment concernant les judokas n'ayant pas obtenu le sésame.
Amandine Buchard avait un message à faire passer. Récemment sacrée championne d'Europe dans la catégorie des -52kg, la membre de la section judo du PSG a reçu le 24 novembre dernier la certitude de participer à Paris 2024. Aux côtés de Teddy Riner, Romane Dicko ou encore Shirine Boukli, la native de Noisy-le-Sec fait partie de la dizaine de judokas ayant obtenu le sésame de la part de la Fédération Française de judo. Mais la méthode choisie par Stéphane Nomis, président de la fédération, fait grincer des dents. En effet, alors que Julia Tolofua n'a pas caché son désarroi après avoir manqué la chance de défendre ses chances aux championnats d'Europe sur blessure, c'est Amandine Buchard qui a longuement critiqué les méthodes de sa fédération via les réseaux sociaux. Assurant que « beaucoup de sentiments se sont entremêlés », la vice-championne olympique à Tokyo a confié avoir ressenti un « soulagement » au moment de lire son nom dans la liste. « Certains diront que c'est la suite logique à mes performances, a-t-elle ajouté dans un message publié sur son compte officiel Instagram. Mais, de mon côté, après avoir vécu des mois de doutes et de fatigue psychologique, cela me renvoie toujours dans mes souvenirs les plus sombres, ceux de 2016 pour Rio. Et je vous assure que ce n'était pas et ce n'est toujours pas évident. Je suis marquée au fer rouge à vie. »
Buchard : « Ces valeurs ont été bafouées »
Toutefois, au moment d'évoquer le procédé utilisé par la Fédération Française de judo, Amandine Buchard évoque un « ascenseur émotionnel », assurant qu'il était « important que cette annonce soit faite dans les meilleures dispositions et dans le meilleur timing possible ». Deux critères qui n'ont pas été au rendez-vous selon elle. « Pour cette compétition d'une telle envergure, il était légitime d'apprendre la sélection différemment des Grand Slam, des championnats d'Europe et des championnats du monde pour préserver l'intégrité de chaque athlète, pour les sélectionnés et surtout les non-sélectionnés, a-t-elle ajouté. Nous sommes une équipe, nous avançons ensemble, nous grandissons ensemble, nous nous soutenons mutuellement. » Ne cachant pas que « cette sélection allait forcément faire des dégâts », Amandine Buchard ajoute que les judokas français attendaient « un minimum de considération pour ceux et celles qui voient un billet leur échapper. Le judo nous enseigne son code moral avec ces valeurs de politesse, de courage, de sincérité, d'honneur et surtout de respect. A cette occasion, ces valeurs ont été bafouées et c'est ce qui me rend triste. Je ne suis pas de nature à m'exprimer facilement sur mes états d'âme, mais là il était nécessaire de vider le trop plein d'émotions. » Avec ces mots forts, Amandine Buchard n'épargne pas la fédération.