Mathieu Warnier, Media365, publié le vendredi 13 octobre 2023 à 18h15
Alors que la justice pourrait être saisie en cas de refus de la FOM d'ouvrir les portes de la grille de départ à Andretti, le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem a confié qu'une telle extrémité ne sera pas nécessaire et que le dossier de l'écurie américaine sera validé.
La Formule 1 se rapproche d'un élargissement de sa grille de départ. Au début du mois d'octobre, au bout d'une longue procédure, la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) a validé le dossier présenté par la famille Andretti en association avec la marque Cadillac. Si ce feu vert est un premier pas, tout n'est pas encore joué. En effet, c'est maintenant à la FOM, détenteur des droits commerciaux du championnat du monde, et aux dix écuries déjà engagées d'étudier ce dossier. Or, l'opposition est forte au sein du paddock avec McLaren qui semble désormais la seule à accueillir les bras ouverts un nouveau concurrent, Alpine ayant vu ses priorités changer récemment et n'étant plus disposé à fournir son moteur à un client. Si la famille Andretti devait voit son dossier être retoqué par le FOM, dont la maison-mère est le groupe américain Liberty Media, il resterait l'option d'une bataille devant la justice européenne pour obtenir gain de cause au titre du droit à la concurrence. Une solution radicale à laquelle le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem se refuse à croire. « Il n'est pas nécessaire d'aller au tribunal, et je ne pense pas que quiconque ira au tribunal, a-t-il affirmé dans des propos recueillis par le magazine britannique Autosport. Peut-être que ça enthousiasme et passionne les médias, mais ça n'ira pas au tribunal. J'en suis sûr. Pourquoi irions-nous au tribunal ? »
Ben Sulayem voit des arguments favorables à Andretti
Un optimisme que le successeur de Jean Todt explique par « plusieurs aspects ». « Tout d'abord, Liberty est une entreprise américaine, et j'ai lu que Liberty approuvait et qu'ils disaient qu'ils aimeraient avoir une autre écurie », a confié Mohammed Ben Sulayem. Ce dernier a également mis en avant le fait que Liberty Media, société cotée en bourse, a vu sa valeur grimper après l'annonce faite par la FIA concernant le projet Andretti. « Si l'on regarde le cours de l'action, elle est montée et pas descendue quand nous avons déclaré l'approbation d'Andretti par la FIA, a assuré le patron de la fédération. C'est bien pour eux. » Le troisième élément en faveur de la formation américaine reste l'association avec le groupe General Motors via sa marque Cadillac. « C'est bon pour les affaires », a résumé Mohammed Ben Sulayem. Si la décision de la FOM est attendue, le président de la FIA assure ne pas vouloir imposer une date limite. « La FOM a tout son temps. Je ne suis pas en position d'insister ou de leur dire quoi faire. Je respecte tout ce qu'ils font, a-t-il confié. Je n'interfère jamais dans ce qu'ils font. Et en même temps, je n'aime pas que quelqu'un interfère avec nos prérogatives. Alors c'est entre Andretti et FOM. » Il faudra donc se montrer patient avant de savoir s'il y aura 20 ou 22 monoplaces sur la grille de départ au début de la saison 2026, un engagement dès 2026 ne semblant plus faisable.