FIA : Les sanctions liées au langage ne passent pas chez les pilotes

FIA : Les sanctions liées au langage ne passent pas chez les pilotes ©Icon Sport, Media365
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Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 28 septembre 2024 à 18h30

Alors que Sébastien Ogier et Max Verstappen ont récemment été sanctionnés par la FIA pour certains de leur propos, la grogne s'installe dans plusieurs disciplines et pourrait s'amplifier.

Les récentes décisions de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) ne passent pas. Sous l'impulsion de son président Mohammed Ben Sulayem, l'instance dirigeante du sport automobile n'a pas hésité à sanctionner plusieurs pilotes après des interventions face aux journalistes. « Nous devons faire la différence entre notre sport, le sport automobile, et le rap, avait ainsi confié au magazine Autosport le successeur de Jean Todt pour justifier sa position. Nous ne sommes pas des rappeurs. Ils disent le mot qui commence par F combien de fois par minute ? Nous ne faisons pas cela. Ils sont qui ils sont et nous sommes qui nous sommes. » Le premier à avoir subi ces nouvelles directives a été Max Verstappen. Après avoir dit en conférence de presse que sa voiture « était à chier », le triple champion du monde en titre a ainsi écopé de travaux d'intérêt général. C'est ensuite Sébastien Ogier qui a été pris dans les mailles du filet. L'octuple champion du monde des rallyes a reçu une amende de 30 000 euros avec sursis.

Tänak : « Une période étrange dans le sport automobile »

Une sanction intervenue alors qu'il avait donné son opinion sur le choix des organisateurs du rallye de Grèce de réduire l'écart entre deux voitures à trois minutes au lieu de quatre. Une volonté de serrer la vis décidée par la FIA qui ne fait pas que des heureux. En amont du rallye du Chili, l'ancien champion du monde des rallyes Ott Tänak a confié vivre « une période étrange dans le sport automobile, où il faut faire très attention à ce que l'on dit et à la façon dont on exprime ses émotions ». L'Estonien n'a pas caché être préoccupé par ce changement d'attitude de la part des autorités mais attend de voir ce qui va réellement se passer. « Il semble que nous soyons vraiment dans le collimateur en ce moment », a ajouté le pilote Hyundai. Sébastien Ogier, quant à lui, n'a pas attendu pour agir. En effet, lors de la première journée du rallye du Chili disputée ce vendredi, le Gapençais a limité ses réactions à l'issue des spéciales au strict minimum, c'est-à-dire quelques mots quelconques. Une protestation que le Tricolore a expliqué de manière plus importante à la mi-journée.

Ogier : « Les dirigeants de la FIA nous ont dit de nous taire »

« Vous avez compris que je n'avais pas vraiment envie de parler aujourd'hui (vendredi), on nous a dit que nous ne devions pas le faire en ce moment, a confié le pilote Toyota au micro de Rally TV. Ce n'est pas une réaction fantastique de faire ce que je fais et il n'y a rien de personnel contre vous et, pour les fans, j'en suis désolé, mais nous avons très peu d'outils à notre disposition. » Sébastien Ogier confirme même que « les dirigeants de la FIA nous ont dit de nous taire » mais espère que « les commentaires à la fin des spéciales finiront par revenir ». Une forme de protestation qui vient s'ajouter à la menace très claire émise par Max Verstappen, qui se dit prêt à claquer la porte de la F1 si la FIA devait poursuivre dans cette direction. Alors que son premier mandat à la tête de la fédération aura été marqué par plusieurs polémiques, Mohammed Ben Sulayem pourrait se retrouver sous la pression des pilotes alors qu'il sera à nouveau soumis à un scrutin dans un peu plus d'un an.

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