Nantes : Le président Gaël Pelletier dans la tourmente après des propos qualifiés d'homophobes

Mathieu WARNIER, Media365 : publié le samedi 09 octobre 2021 à 21h20

Alors que Nantes s'est incliné face à Limoges ce vendredi, le président du club de Loire-Atlantique Gaël Pelletier se serait signalé par des invectives et des propos jugés homophobes à l'encontre des arbitres. La FFHB se réserve le droit de saisir la justice dans cette affaire.

La tension était palpable ce vendredi à la H Arena. A l'occasion de la 5eme journée de Liqui Moly StarLigue, le HBC Nantes a concédé sa deuxième défaite de la saison à l'occasion de la réception de Limoges. A cette occasion, le président du « H » Gaël Pelletier s'est emporté à l'encontre de Mathieu et Mathias Pajot, qui ont arbitré cette rencontre. Selon les informations de beIN Sports, qui a pu avoir accès au rapport rédigé à l'issue du match, le dirigeant nantais aurait proféré des propos jugés homophobes à l'encontre du duo arbitral. Face au tollé provoqué par son comportement, Gaël Pelletier est longuement revenu sur l'incident dans les colonnes du quotidien Ouest-France. Assurant regretter « la forme » et pas « le fond » de ses propos, ce dernier a assuré avoir « voulu leur parler » et avoir « juste repoussé les personnes » ayant voulu l'empêcher d'accéder aux arbitres. « En quinze ans de présidence, je me suis toujours refusé à commenter les performances des arbitres. Et sur le cas présent, je le ferai encore une nouvelle fois, a minima publiquement. Tout autant que je ne remets pas en cause leur honnêteté, mais leur niveau, a ajouté Gaël Pelletier. Et force est de constater que le niveau général a terriblement diminué, que la moitié des matches sont arbitrés par des paires qui n'avaient pas le niveau en N1 et qui l'ont encore moins en D1. »


Garcia : « A mon avis, il est allé un peu trop loin »

En amont de la rencontre opposant Nîmes au PSG Handball, Directeur National de l'Arbitrage au sein de la Fédération Française de handball, François Garcia, s'est longuement exprimé au sujet des débordements ayant eu lieu ce vendredi à Nantes. « Je confirme, à la lecture des rapports, que le président de Nantes a été particulièrement véhément à la mi-temps et à la fin du match envers les arbitres. A mon avis, il est allé un peu trop loin, a confié le dirigeant au micro de beIN Sports. Mathieu et Mathias Pajot, qui ont arbitré cette rencontre, sont désabusés. Ils ne comprennent pas ce qui est arrivé dans le mesure où ils pensent que les propos qui ont été tenus ont dépassé la raison et ne correspondaient pas à ce qu'on a vécu durant la rencontre. On est abasourdis par ce qui est arrivé. » Appelant « l'ensemble des partenaires du handball » à faire attention « aux propos et aux agissements qu'on peut avoir envers nos arbitres car ils sont jeunes », François Garcia assure qu'il ne veut « pas perdre un binôme parce qu'un président ou d'autres personnes auront été particulièrement désobligeants à leur égard ».


La Fédération pourrait se porter partie civile

Cette affaire n'est sans doute pas terminée. Si François Garcia, concernant la Ligue Nationale de handball, « ose espérer que la commission de discipline compétente ouvrira une instruction et donnera suite », la justice pourrait être saisie. « Depuis 2006, on a la possibilité de se porter partie civile et de se défendre au pénal, rappelle le Directeur National de l'Arbitrage. Dès lundi, avec le président de la Commission Nationale de l'Arbitrage Olivier Buy et Philippe Bana, président de la Fédération, nous déterminerons la stratégie à aborder pour donner suite à cette affaire. De notre côté, nous nous réserverons le droit de porter plainte au pénal. » De plus, le dirigeant fédéral s'est montré critique vis-à-vis du service de sécurité en place à l'occasion du match Nantes-Limoges. « L'intrusion du président est une erreur et, je vais aller plus loin, je trouve que le service de sécurité ce soir-là, n'a pas tenu non plus son rôle, a confié François Garcia. D'autres personnes ont suivi, ils ont reçu des projectiles à leur accès vers le vestiaire et il s'est passé des choses fort désagréables dans le couloir des vestiaires. » Au-delà des ramifications fédérales, plusieurs associations ont assuré avoir une attention toute particulière vis-à-vis de cette affaire.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.