Le retour triomphal de l'athlète iranienne Elnaz Rekabi

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Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 19 octobre 2022 à 13h11

Devenue un symbole de la contestation iranienne pour avoir participé sans voile aux championnats d'Asie d'escalade, Elnaz Rekabi, qui avait disparu depuis, a été accueillie en héroïne à l'aéroport de Téhéran.

Elle était devenue, dimanche dernier à Séoul, la première athlète iranienne à participer une compétition sportive sans hijab depuis plus de 40 ans. Quatrième de l'épreuve bloc/difficulté des championnats d'Asie d'escalade, Elnaz Rekabi est aujourd'hui l'un des symboles du mouvement de contestation contre le régime de la République islamique d'Iran, qui réprime violemment les manifestations suite à la mort en garde vue le mois dernier d'une jeune femme de 22 ans arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran, car elle n'avait pas suffisamment couvert ses cheveux. Et alors que Rekabi avait disparu depuis dimanche, ce qui ne manquait pas de susciter l'inquiétude, elle est revenue à Téhéran dans la nuit de mardi à mercredi, sous les acclamations de centaines de personnes qui avaient fait le déplacement à l'aéroport de la capitale iranienne.

Une décision "pas intentionnelle" ?

Si l'heure est au soulagement, les circonstances de ce retour ne manquent pas de poser question. Tout comme le message qu'elle avait publié sur Instagram mardi. Elle expliquait être "sur le chemin du retour" avec son équipe, et présentait ses "excuses pour l'inquiétude" qu'elle avait pu causer en ne donnant pas de nouvelles. La grimpeuse de 33 ans assurait que la décision de retirer son voile pour prendre part à la compétition en Corée du Sud n'était "pas intentionnelle", et que c'était le résultat d'un "timing inapproprié". D'après la BBC, son passeport et son téléphone lui auraient été confisqués, et elle aurait quitté son hôtel de Séoul avec son équipe deux jours plus tôt que prévu. De son côté, l'ambassade d'Iran en Corée a démenti "toutes les fausses informations et la désinformation" à ce sujet, alors que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU va "suivre très attentivement" la situation de la jeune femme.

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