Gymnastique : L'Etat américain condamné à 139 M de dollars pour les victimes sexuelles

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 24 avril 2024 à 10h48

Après l'université du Michigan et la Fédération nationale de gymnastique, l'Etat américain doit débourser à son tour une somme conséquente à l'attention des victimes de Larry Nassar.

Larry Nassar, ancien médecin de l'équipe américaine de gymnastique, est devenu un des plus grands pédocriminels de l'histoire des Etats-Unis avec plus de 250 abus sexuels durant près de 20 années de service, de 1996 à 2014. Condamné en 2017 et 2018 à la prison à vie (plus de 175 ans, en réalité), où il est régulièrement menacé de mort et a même été poignardé cet été, son cas contraint aussi progressivement les différentes autorités à indemniser ces innombrables victimes. Après l'université du Michigan - où il était également employé durant toutes ces années - sanctionnée à hauteur de 500 millions de dollars, c'est directement l'Etat américain qui doit payer 139 millions.

Mizer : "Ces allégations auraient dû être prises au sérieux dès le départ"

En l'occurrence, ce sont les manquements du FBI qui sont mis en cause pour ne pas avoir mené une "enquête adéquate" concernant cette affaire : "Il y a eu des erreurs fondamentales et les accords de règlement, approuvés par le ministère, concernant 139 réclamations pour un total de 138,7 millions de dollars à l'attention des victimes." Simone Biles, la plus grande gymnaste de l'histoire, fait partie de celles-ci et avait témoigné devant le Sénat en 2021, à Washington.

Le total des indemnisations dépasse désormais le milliard de dollars, puisque la Fédération américaine de gymnastique avait aussi été condamnée à régler 380 millions. "Ces allégations auraient dû être prises au sérieux dès le départ, précise l'adjoint au ministre Benjamin Mizer. Si ces règlements n'effaceront pas le mal infligé, nous espérons qu'ils aideront les victimes de ses crimes à obtenir le soutien essentiel dont elles ont besoin pour poursuivre leur guérison." Ces premiers signalements, rapidement laissés de côté, avaient ainsi été effectués dès 2015. Le procureur estime que le dossier n'est pas encore totalement refermé, puisqu'il n'a pas encore réussi à faire comparaître le directeur du FBI de l'époque, James Comey (en poste de 2013 à 2017).

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