Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 09 décembre 2021 à 15h12
Reconnue coupable de mise en danger d'autrui et de blessures involontaires, la spectatrice qui avait provoqué une chute massive lors de la première étape du Tour de France a écopé d'une amende de 1 200 euros.
Lors de son procès, le 14 octobre devant le tribunal correctionnel de Brest, elle avait raconté en sanglotant sa "honte" et sa "trouille" face à l'emballement médiatique consécutif à la chute massive de la première étape du Tour de France, qu'elle avait elle-même causée en brandissant dos à la route, au passage des coureurs, une pancarte avec un message en allemand à destination de ses grands-parents (« Allez Opi-Omi »). Et quatre mois de prison avec sursis avaient été requis contre la trentenaire, devenue « la spectatrice à la pancarte ». Jeudi, elle a été reconnue coupable de mise en danger d'autrui et de blessures involontaires, et condamnée à une peine d'amende de 1 200 euros. Elle devra aussi verser un euro symbolique et 500 euros de dommages et intérêts à l'Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP), qui s'était portée partie civile dans cette affaire.
"La culpabilité était énorme"
La jeune femme, décrite au tribunal comme "fragile depuis de nombreuses années", avait attendu plusieurs jours avant de présenter aux autorités. Sa garde à vue avait alors duré 44 heures. "La culpabilité était énorme. Je voulais me rendre mais il fallait du temps avant que je sois capable de parler", s'était-elle justifiée à la barre. Julien Bradmetz, son avocat, avait lui dénoncé un "lynchage récurrent sur les réseaux sociaux", avec "des anonymes qui se défoulent gratuitement sur une inconnue." A noter qu'outre l'Allemand Tony Martin, qui avait été le premier à la percuter et à tomber, d'autres coureurs avaient été contraints d'abandonner dès cette première étape du Tour de France entre Brest et Landerneau le 26 juin dernier, puisque l'Allemand Jasha Sütterlin et l'Espagnol Marc Soler n'avaient pas non plus été en mesure de continuer la Grande Boucle.